Au moins 19 civils ont été tués lors d'une attaque dimanche des islamistes de Boko Haram contre trois îles situées dans les eaux nigériennes du lac Tchad, extrêmement difficiles d'accès, a annoncé mardi à l'AFP un député de la zone.
"On nous a fait état d'au moins 19 morts, dont la majorité ont été brûlés vifs ou ont péri noyés dans le lac", a déclaré ElHadj Aboubacar, un député de Bosso, une ville du sud-est du Niger située à proximité du lac Tchad.
Les noyés sont "des femmes et des enfants qui ont tenté de fuir dans une pirogue qui a coulé", a poursuivi l'élu, qui a indiqué être en contact régulier avec des rescapés de l'assaut, faute d'avoir pu se rendre sur les lieux.
Deux personnes ont été tuées par balles, et trois blessés sont à déplorer, selon M. Aboubacar.
Les autorités nigériennes n'ont pas encore communiqué officiellement sur cette série d'attaques.
Une source humanitaire a qualifié ce bilan de "plausible" car les sites attaqués sont "des îles peuplées et très difficiles d'accès". Un rescapé de l'attaque avait indiqué lundi à l'AFP que "beaucoup" s'étaient noyés, "en particulier des femmes et des enfants", sans plus de précision.
La première île attaquée porte le nom de Kouikléwa, selon ElHadj Aboubacar. Des "éléments de Boko Haram" ont tiré dimanche soir sur ses habitants, "pillé les maisons", "dévalisé les boutiques" puis "mis le feu au village" "avant de se retirer", a-t-il raconté.
Ils ont ensuite "attaqué Tombon Bouka", une deuxième île, ainsi qu'une troisième, à proximité, selon l'élu.
"Les blessés ne peuvent pas être évacués, notamment vers Diffa (la capitale provinciale) en raison de l'interdiction de circuler à moto ou en voiture dans la zone", a-t-il indiqué.
Une opération militaire d'envergure est en cours dans la zone de Bosso, où plusieurs milliers de soldats tchadiens et nigériens sont positionnés pour lutter contre Boko Haram.
Les islamistes, de leur côté, sont "fortement présents de long de la longue frontière avec le Nigeria et contrôlent toute la zone, selon M. Aboubacar. Ils sont postés à chaque kilomètre le long de la frontière et sont toujours très visibles".
Le nord-est du Nigeria est considéré comme le fief de Boko Haram, très actif, et qui mène depuis un mois des attaques au sud-est du Niger frontalier.