Le réalisateur marocain, Hicham Ayouch a remporté, samedi à Ouagadougou, l'Etalon d'or du Fespaco, distinction la plus prestigieuse de ce festival du cinéma africain avec son film "Fièvre" et a témoigné sa fierté d’être africain.
Alors que les pronostics étaient favorables au film vedette du festival, "Timbuktu"du Mauritanien Abderrahmane Sissako, c’est le Marocain Hicham Ayouch qui a été sacré vainqueur du grand Prix Fespaco 2015 avec son film "Fièvre".
M. Ayouch succède ainsi au Sénégalais, Alain Gomis avec son film "Tey" qui a remporté en 2013, la plus grande récompense de la biennale du cinéma africain. Il repart avec le trophée d’une valeur de 20 millions de F CFA.
L’Etalon de bronze est revenu au Burkinabè, Sékou Traoré avec son film "l’oeil du cyclone" tandis que l’Algérien Belkassen remporte l’Etalon d’argent.
"Timbuktu" qui a raflé sept prix lors de la dernière cérémonie des Cé sars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur s’est contenté de deux "petits Prix" à Ouagadougou, à savoir celui du meilleur décor et de la meilleure musique.
Au total, pour cette édition du FESPACO placée sous le thème : "Cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique", 133 films dont 19 au titre de la compétition officielle ont été projetés.
"Comme vous l’avez remarquez, ma peau est blanche, et le sang qui coule dans mes veines est noir. Je suis Africain et fier de l’être. Nous sommes dans un continent riche (…) nous sommes le centre du monde", s’est réjoui le lauréat.
La culture africaine est belle puissante et poétique, a-t-il ajouté, pré cisant que "nous devons tout faire pour changer les mentalités grâce à l’art, grâce à l’imaginaire, grâce à l’éducation".
Né d’un père marocain et d’une mère tunisienne, Hicham Ayouch est journaliste de formation. Il est le frère cadet de Nabil Ayouch, lauréat de l’Etalon d’or 2001 avec le film "Ali Zaoua".
Dans "Fièvres", le réalisateur raconte la vie d’un adolescent de 13 ans, Benjamin, son père Karim. Le père n’ayant pas les moyens de vivre dans son propre domicile sera obligé de partager la cour familiale de ses propres parents avec son fils.
Cette cérémonie de remise du grand prix qui a eu lieu dans une salle omnisport de Ouagadougou, fort de 45 000 personnes s’est déroulée sous haute surveillance policière. La sécurité avait été renforcée tout au long de ce festival à cause des problèmes sécuritaires liés la diffusion de "Timbuktu", film racontant la vie quotidienne dans le Nord du Mali sous l’occupation djihadistes.
"S’il y a des gens qui en doutaient encore, la preuve est faite. Ouagadougou demeure la capitale de la culture africaine, la capitale du donner et du recevoir", s’est réjoui le président de la transition du Burkina Faso, Michel Kafando, accompagné de son épouse, des membres du gouvernement et du président du Conseil national de la Transition (CNT).
Selon M. Kafando qui a pris les rênes du pays après la chute de Blaise Compaoré fin octobre après 27 années de règne, le FESPACO est une plateforme où tout le monde vient s’exprimer.
"C’est la volonté africaine d’exprimer la culture en toute liberté et en toute démocratie. Dans ces conditions, nous ne pouvions pas mettre de côté un film qui soi disant a été menacé par les terroristes. Non. Le FESPACO n’aura jamais rien à craindre", a-t-il soutenu.
Il a, par ailleurs, félicité le lauréat de cette édition. "Ce soir c’est notre frère du Maroc qui a pris la tête du peloton et qui nous a pré senté une oeuvre gigantesque", a-t-il dit.
Crée en 1969, le FESPACO se tient tous les deux ans au Burkina Faso. La 25e édition se tiendra du 25 février au 4 mars 2017. F