Le Chef du service central de l'Information, Relations publiques et Sport à la Direction générale de la Police nationale (DGPN), le Capitaine Adili Toro Maïnassa a animé, hier matin un point de presse dans les locaux de la DGPN. Il s'est agi pour l'officier de Police de faire le point de l'application de l'état d'urgence dans la région de Diffa. Adili Toro a par ailleurs rappelé quelques consignes à l'endroit des populations de ladite région.
Pour rappel, l'état d'urgence a été proclamé par décret (N°2015-073/PRN/MDN/ MISPD/ACR/MJ du 10 février 2015) dans la région de Diffa sur proposition du ministre de l'intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses.
''L'état d'urgence confère à l'autorité civile, responsable du maintien de l'ordre, des pouvoirs exceptionnels en plus des pouvoirs de police du temps normal'', a expliqué l'officier de police Adili Toro. Depuis lors un certains nombre de mesures restrictives de libertés de mouvements des personnes des véhicules et des motos ont été prises, sur toute l'étendue de la région.
Il s'agit notamment du couvre -feu de 20h à 06 h du matin, pour tous les véhicules civils ; l'interdiction de la circulation des motos sur toute l'étendue de la région ; l'interdiction du transport de poivre et du poisson fumé vers le Nigeria et l'interdiction de vente en détail et de transport hors norme de carburant.
Aussi, d'après le chef du Service central Information à la DGPN que la population a volontairement abandonné certaines pratiques telles que la circulation en ville au-delà de 21h et le port du voile intégral pour les femmes depuis l'attentat kamikaze du 09 février 2015.
Selon le capitaine Adili Toro, des opérations de ratissage et de bouclage ont, pendant la période d'état d'urgence, successivement concerné les quartiers de Cameroun et Kanoumbri à N'Guigmi, Abdouri à Mainé Soroa, Diffa Koura à Diffa et Bagara à Diffa. Ces opérations, indique-t-il, ont permis de mettre la main sur plus de 347 individus suspectés d'être proches de la secte Boko Haram. ''Parmi eux 132 individus ont été déférés. Actuellement, 216 éléments de la secte Boko Haram sont en garde à vue dans les locaux de la cellule anti-terroriste'' précise-t-il.
En outre, l'état d'urgence a permis aussi la réduction des risques d'attaques par les éléments de la secte Boko Haram, la réduction des risques d'infiltration et d'introduction des armes. ''Ces mesures ont permis de redonner espoir à la population, qui a commencé à regagner le bercail et à s'adonner à ses occupations habituelles'', a dit le capitaine Adili Toro.
Présentant le bilan provisoire de la crise à la date du 08 mars 2015, le chef du service central Information à la DGPN, a indiqué que vingt quatre (24) éléments des forces défense et de sécurité ont perdu la vie, 38 autres ont été blessés et un (1) civil tué. Du côté de l'ennemi, le capitaine Toro a indiqué que 513 éléments de la secte Boko Haram ont été tués dont 292 physiquement enterrés à Bosso et 13 autres à Karamga.
Ces résultats ont été atteints, non seulement grâce à la décision prise par les autorités à travers la proclamation de l'état d'urgence, mais aussi à l'adhésion de la population qui n'a pas hésité à dénoncer les complices.
Cependant, ajoute le chef du service central Information et Relations publiques à la DGPN, beaucoup reste à faire pour ramener la sérénité d'antan. C'est ce qui justifie la prorogation de l'état d'urgence pour une période de 3 mois, à travers un vote unanime par l'Assemblée nationale. ''Cette mesure permettra aux FDS de mener à bien leur mission dans le respect strict des droits de l'homme et des lois et règlements de la République. Ces mesures décidées par les autorités visent uniquement à sécuriser davantage les populations et leurs biens'', a dit le Capitaine Adili Toro, qui précise que ces mesures sont provisoires et prendront fin dès que les menaces cesseront contre la population de la région de Diffa et l'intégrité du territoire national.
Le chef du Service central Information, Relations publiques à la DGPN a tenu à rappeler certaines consignes et conseils aux populations en général et celles de Diffa en particulier. Il s'agit notamment d'éviter d'approcher les positionnements des FDS dans la mesure du possible; de respecter scrupuleusement les mesures prévues dans le cadre de l'état d'urgence et de coopérer avec les Forces de défense et de sécurité, en signalant aux autorités compétentes tout individu ou comportement suspect.