La session parlementaire s’ouvre demain jeudi 5 mars 2015. Nous osons espérer qu’elle se déroulera dans des bonnes conditions dans l’intérêt général du peuple nigérien, sans les blocages habituels artificiellement créés par le pouvoir.
En effet, nous attirons à nouveau l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le fait, que le bureau actuel n’est pas conforme à la configuration politique de l’Assemblée Nationale telle que prescrite par l’article 89 de la constitution.
Quoi qu’il en soit, l’opposition politique organisée au sein de l’ARDR continuera à jouer son rôle de Veille démocratique et républicaine pour le plus grand bien de notre peuple si meurtri.
Militantes et militants,
Rappelez-vous que, saisissant l’occasion de l’examen de la loi de finance 2013 l’opposition, avait particulièrement relevé et dénoncé une supercherie. En substance elle demandait au pouvoir de préciser si les 17 milliards prévus pour être inscrits au titre des recettes provenant d’AREVA, constituent-ils : un bonus ; une redevance ; une compensation de pénalité suite au report de la mise en exploitation de la mine d’Imouraren ou tout simplement un don personnel fait au Président Issoufou Mahamadou pour l’achat d’un avion ? Comme à ses habitudes le gouvernement n’a pas daigné répondre à ces questions.
Mais l’ARDR était convaincue que tôt ou tard, la vérité finira par triompher ; car s’il est un jeu pour le régime de Issoufou Mahamadou d’étouffer toute affaire de mal gouvernance au Niger, il n’en est pas de même sous d’autres cieux.
C’est ainsi qu’hier, mardi 3 mars 2015, un communiqué de l’Observatoire Nucléaire Français, annonçait la confirmation de l’accusation de CORRUPTION dans l’affaire du don d’AREVA au Niger pour financer l’achat d’un avion à Issoufou Mahamadou, ex-employé d’AREVA.
En effet, selon le même communiqué, la Cour d’Appel de Paris suivant Arrêt n° 04 du 21 Janvier 2015, infirme le jugement en 1ère instance d’avril 2014, Arrêt qui par conséquent valide l’accusation de Corruption concernant des versements dont l’objectif est le même que des versements occultes afin d’influer sur les décisions du bénéficiaire.
En clair, ledit don d’AREVA n’avait pour objet que de dissuader Issoufou Mahamadou et son gouvernement d’exiger une réelle augmentation du prix de l’uranium.
C’est dire que cet Arrêt confirme le don d’AREVA, qui en réalité viendrait s’ajouter à l’inscription de 21 milliards destiné à l’acquisition de l’avion présidentiel et au 7 milliards destinés au hangar sur ressource propre tels qu’inscrits aux collectifs budgétaire 2013.
Finalement le Mont Greeboun qui a déjà cessé de voler et présentement cloué au sol, aurait coûté au contribuable nigérien sur fonds de corruption, de détournement d’objectif, de surfacturation une somme cumulée de 45 milliards composée comme suit : 17 milliards d’AREVA ; 21 milliards inscrits au budget 2013 et 7 milliards inscrits au budget 20114 pour la construction d’un hangar et accessoires et tout ceci, sans préjudice des 11 milliards prétendument empruntés à Doubaï
Militantes et militants,
Il s’agit là d’un acte gravissime qui finit de jeter le discrédit total sur le Niger. Nous voilà malheureusement du fait de l’entêtement et de la surdité du gouvernement face aux interpellations de l’opposition politique, de la société civile et d’autres acteurs avisés que notre pays, le Niger, classé déjà dernier de la planète en terme d’IDH se retrouve encore de par la gestion de Issoufou Mahamadou au rang des États Corrompus et VOYOUS.
Lorsqu’en 2012, suite aux dénonciations de l’opposition, la Cour Constitutionnelle de Transition rendait l’arrêt N*05/12/CCT/MC du 15 février 2012 déclarant non-conforme à la Constitution l’octroi de marché public à un député par les ministres KALLA HANKARAOU et OUHOUMOUDOU MAHAMOUDOU, le pouvoir n’a vu là qu’une machination politicienne.
Il en est de même lorsque l’opposition dénonçait les marchés de gré à gré relatifs aux commandes par la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels agricoles (CAIMA) ; aux surfacturations du toboggan de Niamey pompeusement appelé « échangeur », aux surfacturations des routes GOUDEL-TONDIKOAREY et FILINGUE-TAHOUA, le pouvoir n’a vu là encore que mensonges et dénigrements.
Lorsque suite à la réunion du 9 novembre 2012 sanctionné par un document intitulé «minutes de meeting», réunion ayant regroupé le Directeur de Cabinet du Président de la République, HASSOUMI MASSAOUDOU et les représentants du Directoire de AREVA à Paris, l’opposition politique condamnait la substitution d’autorité et les manœuvres relevant de la corruption ; le pouvoir n’y voyait là encore que intrigues et complots.
Militantes et militants,
Face à la gravité de la situation, l’ARDR constate qu’il s’agit là d’une situation de grave compromission des intérêts nationaux en matière de gestion de ressources naturelles et du sous-sol.
Elle exige en conséquence :
$11. La mise en conformité à l’article 89 de la constitution du bureau de l’Assemblée Nationale ;
$12. la publication immédiate par le gouvernement de tous les Contrats miniers et en particulier la convention signée avec AREVA conformément à l’article 150 de la Constitution;
$13. Une enquête parlementaire sur le financement et les conditions d’acquisitions de l’avion présidentiel ainsi que son coût réel et le rôle joué par les intermédiaires dont les comptes sont logés aux Iles Caïman ;
$14. La démission immédiate des ministres ci-dessous du gouvernement pour leur responsabilité ou complicité avéré dans le dossier. Il s’agit de : Hassoumi Massoudou, actuel Ministre de l’intérieur et Directeur de Cabinet du président à l’époque des faits ; de Gilles Baillet, Ministre des finances ; de Karidio Mahamadou, Ministre de la défense nationale et de Omar Hamidou Tchiana Ministre chargé des Mines.
$15. En tout état de cause, l’ARDR demande aux groupes parlementaires de l’opposition de tout mettre en œuvre afin de faire toute la lumière sur cette scabreuse affaire et profondément humiliante pour notre peuple afin de traduire les auteurs, coauteurs et complices devant les juridictions nationales et internationales.
$16. Enfin l’ARDR invite les militantes et militants, sympathisantes et sympathisants à se mobiliser pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de notre pays si gravement menacés.