Qui l’eut cru ? L’ancien président, Père spirituel du Tazartché tirer les ficelles de la MRN et de l’ARN ? Si pour le cas de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN, opposition) personne ne doute que l’actuel président du MNSD-Nassara ne fait que de la figuration et que c’est Tandja qui tire les ficelles, on est très loin d’imaginer que le même Tandja tiendrait la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN, majorité) par ses longs bras politiques.
Pourtant, selon les informations que nos sources nous ont donné, l’ancien président de la République est au centre des débats, choix et décisions politiques dans les salons feutrés. On nous rapporte qu’au cours d’une rencontre qu’il aurait convoquée dans son somptueux domaine route aéroport, Tandja Mamadou intimerait à ses lieutenants Seyni Oumarou, Alma Oumarou, Albadé Abouba, Ali Sabo et d’autres l’ordre de ne prendre aucune décision concernant le MNSD-Nassara sans son aval. Tout serait parti d’un rapprochement entre l’ancien, Tandja et le nouveau président de la République, Issoufou. Les échos disent de ce rapprochement qu’il vise à renvoyer Hama Amadou et son Lumana Africa à l’opposition. Les raisons en seraient toutes simples. Il aurait été rapporté à Tandja, l’ancien ami de Hama que celui- ci voudrait qu’il soit inquiété sur le plan judiciaire. Mais que le parti au pouvoir (PNDS-Tarayya) refuserait cela. Pour se venger et/ou se protéger, Tandja se dit prêt à favoriser une recomposition politique qui ferait de Hama un opposant en reliant le MNSD au PNDS. Bien entendu, Seyni Oumarou, n’est pas d’accord mais son poids au sein du parti qu’il est sensé diriger est insignifiant face à Tandja, celui à qui il doit sa place. Cependant, un peu de réconfort, Seyni serait soutenu dans sa position par Ali Sabo et Mahamane Ousmane pour ce qui est de l’ARN. De l’autre côté, Albadé Abouba et Tandja seraient eux, favorables au PNDS. La seule condition que l’ancien président poserait pour ce rapprochement est que le régime actuel ignore absolument les levées d’immunité dont des députés de l’opposition ont été l’objet il y a quelques mois. Des députés parmi lesquels Lamido Moumouni à qui, à tort ou à raison, que Tandja voudrait confier la direction du MNSD-Nassara.
Pourquoi le PNDS veut se débarrasser du MODEN de Hama Amadou ?
Il faut dire que depuis quelques temps, de nombreux observateurs soutiennent que les 2 principales formations politiques de la MRN jouent au « djilam djilam » en d’autres termes le qui ‘’viendra le premier’’. Pour sa part, Lumana serait depuis septembre 2012 en pourparlers avec l’opposition. Les discutions seraient même bien avancées mais Hama Amadou reste fidèle à son principe de ne pas être le premier à trahir son allié Issoufou. Le MODEN Lumana Africa met en stand by les discutions tout en gardant de bons rapports avec ses amis de l’opposition. Mais, de son côté, le PNDS cherche une alternative à son principal allié, histoire de ne pas se laisser surprendre ni même se laisser à la merci d’un seul parti politique. Pour ce faire, la meilleure porte de sortie pour le parti rose est l’ancien président Tandja dont les relations sont encore froides avec le leader du Lumana. A ce niveau, c’est au sommet qu’on décide de traiter les choses. Voyant le danger venir, le MODEN tente aussi de reprendre les négociations avec l’opposition. Mais déjà, le PNDS a rallié à sa cause le Père spirituel du plus grand parti de l’opposition. Entre temps, les divergences et suspicions s’accumulent à la MRN. Les 2 premiers responsables de l’Etat s’étaient alors retrouvés pour tenter de solutionner ce qui peut l’être. Le président de l’Assemblée nationale aurait demandé à celui de la République de faire arrêter le recrutement inamical des militants de son parti par le PNDS qui a porté Issoufou au pouvoir. Sûr, vraisemblablement de ses ententes avec Tandja, Issoufou répond à son interlocuteur qu’il ne peut empêcher à un citoyen d’adhérer au parti de son choix. Or, adhérer à un parti politique est une chose, et débaucher les militants de ses alliés en est une tout autre chose.
Remous au sein des partis et alliances politiques Le célèbre opérateur économique du Lumana Africa, Elh. Zakou Djibo dit Zakaï serait mis sur la liste des militants à débaucher par le parti au pouvoir. Puisque l’homme est déjà sur les carreaux avec sa démission de son siège de député national et les remboursements au Trésor public qu’il a effectués, on lui aurait proposé un marché du ministère de la Défense nationale. Les militants de son parti sont au courant et certains le prennent à partie chez Hama Amadou lors d’une rencontre. Il s’en sort en essuyant une chaussure de femme lancée à sa figure. Dimanche dernier, d’autres militants du Lumana de Maradi sont aussi récupérés par le PNDS. Mais là, on aurait demandé aux défectionnaires de faire leur déclaration dans le siège régional même du Lumana. Informé de ce qui se tramait, le président régional du parti de Hama Amadou se transporte sur les lieux en compagnie d’autres fidèles militants. Les saboteurs sont alors sommés de vider le siège du parti non sans quelques altercations.
Au MNSD Nassara aussi, c’est la mésentente.
D’un coté, Seyni Oumarou, Ali Sabo et quelques autres seraient défavorables à une quelconque alliance PNDS-MNSD tandis que de l’autre Tandja Mamadou et AlbadéAbouba y seraient favorables. Au niveau de l’ARN, Mahamane Ousmane est pour un rapprochement avec Lumana tandis que la locomotive MNSD est tirée par Tandja vers le rose.
Le parti au pouvoir n’est pas épargné par les divisions Le débauchage de Zakaï en perspective risque d’occasionner le départ d’un autre poids lourd du PNDS en l’occurrence Djabri Hassoumi. On met à l’actif de ce dernier la percée de Tarayya à Ouallam aux dernières élections. Pourtant, l’homme dit ne pas pouvoir faire équipe avec Zakaï. Si jamais ce dernier franchit la porte du PNDS, Djabri va la claquer.
Lumana à l’opposition ?
Si la tendance actuelle se maintient, c’est le scénario le plus probable auquel les Nigériens devront assister. Avec Lumana, certainement le
CDS-Rahama de Mahamane Ousmane qui n’est pas en odeur de sainteté avec le PNDS-Tarayya. Le RDP-Jama’a de Hamid Algabid, le RSD-Gaskia de Cheffou Amadou, l’UDR-Tabbat de Cissé Amadou Boubacar et peut-être même Seyni Oumarou avec lui une bonne partie du MNSD- Nassara pourraient se retrouver dans cette éventuelle opposition contre le PNDS-Tarayya, le MNSD-Nassara version Tandja et tous les autres de la MRN.
Que faut-il retenir de tout ce chamboulement ? Nos hommes politiques n’ont pas encore grandi politiquement. Ils restent au stade de la maternelle politique où les jeux et de jets d’eau sont les amusements préférés. Sauf qu’ici il s’agit de ceux et celles qui doivent décider pour le devenir du Niger tout entier. Hélas ! Au lieu de s’unir pour le bien collectif, les peaux de bananes, les complots, des alliances contre nature, les partages de postes et de dividendes sont les matières favorites de notre classe politique. Ils sont capables des compromis les plus spectaculaires mais seulement lorsque cela sert leurs intérêts mesquins. En 1995, le PNDS a quitté le CDS pour se rallier au MNSD. Cela a produit une instabilité assortie d’un coup d’Etat. Juste après, MNSD, CDS, PNDS et beaucoup d’autres se sont ligués contre le régime du Général Baré au sein du FRDD. Le MNSD, le CDS et d’autres se sont retrouvés pendant 7 ans dans l’alliance qui semble être la plus dynamique que le pays ait connu avec le PNDS et quelques autres à l’opposition. Laquelle a été saluée et respectée par les Nigériens. En 2007, le PNDS se retrouve avec le MNDS et le CDS pour éjecter Hama Amadou de la primature, l’envoyer en prison et restent ensemble pendant 3 ans. En 2009, Hama Amadou, le CDS, le PNDS et tous les autres se retrouvent ensemble pour aller contre le MNSD de Tandja Mamadou dont ils réussissent à renverser le pouvoir en février 2010. En 2011, le CDS rejoint le MNSD après le premier tour des élections présidentielles et les 2 créent une opposition contre le régime du PNDS et Lumana. En 2013, le PNDS et le MNSD se prépareraient à faire front contre le Lumana africa. Décidément qu’est-ce qu’on n’aurait pas vu avec cette classe politique ? Amis aujourd’hui, ennemis demain ? C’est quoi ce cirque ? Dans le même temps, le Niger recule, recule et recule. Les Nigériens ont faim, sont mal soignés, mal enseignés. Mais les politiciens ont toujours le temps de s’amuser. Pourtant, ils doivent se réveiller car le peuple commence à en avoir marre de l’irresponsabilité à laquelle il assiste impuissant depuis 2 décennies maintenant. Au coup d’Etat de février 2010, ils étaient déjà nombreux les Nigériens qui espéraient une mise à la touche définitive de tous ces politiciens mais l’espoir avait très tôt pris le dessus. On espérait qu’enfin, la classe politique comprendrait qu’elle a causé beaucoup de tort au pays et qu’elle est désormais prête à se corriger en mettant l’intérêt général au dessus de tout. Apparemment, la leçon de Djibo Salou est mal comprise, peut-être oubliée carrément mais il faut bien faire attention car tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle s’emplit !