De tradition, l’entame d’une nouvelle année donne lieu à des cérémonies de présentation de voeux. Autant que les autorités qui dirigent actuellement le pays le font, L’Alliance pour la Réconciliation nationale (ARN) qui constitue un cadre politique aux partis politiques de l’opposition n’ont pas dérogé à cette règle.
En effet, le jeudi 31 janvier 2013, a été mis à profit par cette alliance pour présenter ses meilleurs voeux au chef de file de l’opposition. Cette cérémonie s’est déroulée à la maison des jeunes Djado Sékou de Niamey en présence de tous les partis politiques membres de l’opposition et bien d’autres invités de marque. Plusieurs allocutions, toutes pertinentes, ont marqué cette cérémonie. Dans l’allocution qu’il a prononcé, le président de l’ARN, M. Mahamane Ousmane a indiqué que cette cérémonie coïncide avec l’envoie de nos forces de défense et de sécurité sur le terrain des opérations dans le nord Mali.
A cet effet, il a saisi cette occasion pour leur réitérer tous leurs engagements et leur indéfectible soutien au noble combat qu’ils sont en train de mener pour que ce pays frère et ami retrouve la paix et l’intégrité de son territoire national. Cette occasion est aussi mise à profit par le président de l’ARN pour livrer son analyse de la gestion du pouvoir par les autorités de la 7ème République. Après vingt un mois de gestion du pouvoir d’Etat, devait-il dire, le climat politique a été altéré par des actes posés par les autorités en place,notamment des violations de la loi fondamentale et par l’abus du pouvoir à des fins personnelles.
A titre de ces violations, M. Mahamane Ousmane n’a pas manqué de rappeler ce qui parait à ses yeux, des manquements graves, notamment la violation de la charte des partis politiques, le refus d’obtempérer à un arrêt de la Cour d’Appel de Niamey et la violation de l’article 117 de la constitution par le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur M. Abdou Labo dans le différent qui l’oppose au bureau politique de la CDS-Rahama. Mieux, il a rappelé le re fus du régime actuel de tout état des lieux de la gestion des affaires de l’Etat à leur arrivée, des lois taillées sur mesure notamment la modification de la loi sur la nomination des retraités.
« Rien d’étonnant, car la mal gouvernance semble être le sport favori des autorités actuelles dont la gestion du pouvoir d’Etat est émaillée d’impairs qui continuent d’occuper la Une des journaux » a-t-il dit. Vu donc toutes ces maladresses, des actes de mal gouvernance et aujourd’hui les séries de grèves qui tendent à devenir chroniques, le président de l’ARN croit connaître les raisons pour lesquelles le régime actuel est confronté à d’énormes difficultés. La première, selon lui, est liée aux élections générales 2011, en ce sens que 56% des listes aux élections législatives avaient été rejetées, privant délibérément les grandes formations politiques de l’ARN de compétitions dans plusieurs régions.
La seconde, concerne les différentes violations de la loi fondamentale, les modifications à tout bout de champ des lois et règlements et règlements de la République à des fins politiciennes ainsi que le refus de respecter les décisions de justice. Enfin, la troisième raison, estime M. Mahamane Ousmane est liée au mensonge érigé en mode de gouvernance et l’exclusion qui constitue l’essence même de la gouvernance des autorités de la 7èmes République. Quant à la représentante des femmes membres des partis politiques de l’ARN, elle s’est appesanties sur le discours du président de l’Assemblée Nationale lors de la clôture de la session dite budgétaire, discours à travers lequel il dressait le tableau sombre de la gestion des autorités actuelles.
Evoquant la situation de l’école, elle estime que rien ne va. « Nous pouvons accepter que nous les mamans aillions au travail sans rien faire car la fonction publique ne tourne plus, mais nous ne pouvons pas accepter de voir nos enfants errer dans la rue, jouer au football aux heures de classe » a-t-elle averti. Enfin, elle n’a pas manquée de citer les propos du chef de file de l’opposition, M. Seini Oumarou dans les colonnes d’un journal, qui à eux-mêmes expliquent l’attitude de l’alliance pour la réconciliation nationale du Niger : « A l’ARN, notre souhait le plus ardent est de voir ce régime durer aussi longtemps que possible jusqu’à ce que les acteurs se rendent compte de leur incapacité à gérer la cité ».
Enfin, les jeunes ARN sont revenus sur les promesses électorales faites par l’actuel président de la République, c’est-à-dire une école publique obligatoire et gratuite jusqu’à l’âge de seize ans, les 50.000 emplois par an pour les jeunes, la fin de la faim pour tous les nigériens à travers l’initiative 3N. Malheureusement, selon eux, l’école nigérienne n’a jamais atteint un record de désolation qu’au cours de cette année 2012, car là où manque les classes en paillote, l’on ne peut parler de 2500 classes en matériaux définitifs . La création de l’emploi est un mirage au moment où le recrutement des contractuels à la fonction publique au titre de l’année 2012 coince, martèle le représentant de la jeunesse, avant d’ajouter qu’ils constatent avec amertume des chances que l’opposition politique a donné à ce régime pour réaliser le bonheur des nigériens, ce régime n’a rien compris.
« Nous pensons qu’il est de notre devoir d’arrêter la descente en enfer pendant qu’il est encore temps, car il y va de notre crédibilité et de l’intérêt supérieur de notre pays » a-t-il conclu. . Comme on le voit, cette présentation de voeux a servi de cadre pour les différentes composantes de l’ARN de déverser le trop plein de leur amertume, vis-à-vis de la gestion du pouvoir par le PNDS-Tarayya et ses alliés en moins de deux ans dans un quinquennat. Espérons que ces critiques soient prises par le pouvoir comme une contribution afin que changent certaines pratiques qui jurent d’avec la bonne gouvernance.