L’homme est devenu, ces derniers temps, un bateau ivre, qui ne sait plus quelle direction prendre et à quel port amarrer, perdu au milieu des tempêtes des contingences politiques que personne ne peut, apparemment, lui résoudre !
Il y a quelques temps, il s’était rendu au domicile de l’ancien Président Tandja, celui-là même qu’il accusait, en 2009, sur les ondes des médias étrangers, de vouloir ’’le tuer comme il avait tué d’autres’’. L’objet de cette visite incongrue et incompréhensible chez son ancien bourreau, une scène parfaitement décrite par le grand écrivain tchèque du dix-neuvième siècle, Kafka, dans son étude des paradoxes, était de se repentir et surtout, in fine de demander pardon au Vieux pour tout ce qu’il avait fait et dit !
Quel péché Hama avait-il commis pour en demander l’absolution, lui qui n’était qu’une victime ayant échappé de justesse à la mort ? C’est la scène typique de la biche qui demande pardon au lion à qui elle aurait échappé ! Mais passons, c’est du Hama Amadou à l’état pur, c’està- dire, un personnage pas à un pa radoxe près ! Le même jour, à quelques heures d’intervalle, il aurait été reçu par le Président Issoufou au Palais de la Présidence. Toujours dans les mêmes 24 heures chronos (pas comme dans la célèbre série hollywoodienne), il aurait reçu dans sa fazenda de Youri les ténors de l’ARN dont Seini Oumarou et Mahamane Ousmane !
Wané mutum ! Comme vous le voyez, Hama Amadou aura réussi l’exploit de rencontrer, en une journée, tout le spectre des hommes politiques nigériens en vie ! Que cherchait Hama auprès de Tandja au point de s’humilier pour demander pardon pour des fautes qu’il n’aurait pas commises ? Que voulait-il auprès du Président Issoufou qu’il n’eût déjà eu auparavant ? Que cherchait-t-il auprès de Seini Oumarou qu’il avait longuement combattu pour la présidence du MNSD et dont il avait soigneusement torpillé le statut du Chef de file de l’opposition à l’Assemblée Nationale ? Au juste, qu’est-ce qui fait courir Hama Amadou ?
A l’analyse approfondie des choses, l’on se rend à l’évidence que le mal dont souffrirait Hama Amadou, personne au Niger, encore moins à l’extérieur, n’en a le remède : le pouvoir suprême. Le pouvoir suprême est devenu l’alpha et l’oméga des intenses cogitations de Hama Amadou. Les élections générales sont pourtant dans trois ans, plaise à Dieu ! Alors, pourquoi toute cette frénésie, à la limite du vertigo qui obstrue l’horizon à celui qui y est en proie. Une autre évidence dans ce comportement infantile, mais là, blessant pour les leaders de l’opposition, car il les assimile ni plus, ni moins, à des moutons de panurge amputés de toute mémoire !
Sacré Hama ! Pour notre part, nous ne serions guère étonnés d’apprendre, dans les jours à venir, qu’il recevrait Ibrahim Hamidou et Nouhou Arzika pour boucler la boucle de l’inconstance en politique. Du pur Hama !