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Affaire SAHELCOM : le jeu trouble de Cheffou Amadou
Publié le jeudi 18 juillet 2013   |  tamtaminfo.com


Le
© Autre presse par DR
Le Médiateur de la République du Niger, M. Cheffou Amadou


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L’histoire de SAHELCOM SAHELCOM est une société de téléphonie mobile créée par l’Etat du Niger. La situation financière critique a poussé le gouvernement à privatiser cette société en même temps que la SONITEL et pour un seul repreneur, DATAPORT.

Le non respect du Cahier des charges par le repreneur conduira le gouvernement nigérien à retirer la licence d’exploitation en février 2009 avant de procéder à la nationalisation pure et simple de SAHELCOM en juin 2012. Une année après cette nationalisation, l’Etat n’ayant pas satisfait les impératifs d’investissement, la société demeure dans un état de délabrement avancé avec en toile de fond une difficile prise en charge du salaire des 129 agents. Naturellement, ces derniers, à travers leurs structures syndicales ne sont pas restés les bras croisés.

Ils ont rendu publiques des déclarations pour informer l’opinion des problèmes de leur société. Evidemment, les syndicalistes désignent le ministre de tutelle à savoir celui de la Communication comme étant responsable de la situation. Cela n’est guère étonnant venant des syndicalistes. Et dans leur quête de solutions, les agents de SAHELCOM à travers leurs syndicats ont demandé la médiation du Médiateur de la République. Jusque-là rien d’anormal. Mais c’est justement à partir de là que les choses extraordinaires vont commencer.

Des sources proches de la primature nous apprennent que, saisi légitimement par des syndicats des agents de SAHELCOM, le Médiateur a, à son tour, saisi le cabinet du Premier ministre par une lettre en prenant le soin d’y joindre la correspondance à lui adressée par les syndicats. Le plus curieux est que dans sa missive, le Médiateur de la République assure avoir les moyens de régler l’affaire si jamais le Premier ministre lui demandait de s’en s’occuper. Alors questions ! Pourquoi le Médiateur dont la mission est la conciliation, cherche-t-il a s’approprier une question de gestion ?

Récemment, la Cour constitutionnelle a rappelé à l’Assemblée nationale, qui est la représentation du peuple tout entier, qu’elle n’a pas vocation à s’ingérer dans des affaires de gestion des agents de l’Etat. Alors, comment expliquer que le Médiateur de la République puisse lui, avoir ce droit en lieu et place de l’exécutif en l’occurrence le ministère de tutelle ? Les enjeux Selon toujours nos sources, le Médiateur ne se serait pas approché du ministère de la Communication pour avoir sa version des faits.

Cela nous permet de dire que le Médiateur ne semble pas intéressé par la médiation mais plutôt par la prise en main du dossier. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer cet acharnement de Cheffou Amadou à s’accaparer d’une affaire qui n’est nullement du ressort des compétences de son institution ? Pourtant, il y a beaucoup de contentieux entre, d’une part, des services de l’Etat et d’autre part entre des citoyens et les services publics. Il faut dire que le secteur des télécommunications est entouré de tentations car de gros sous y sont accrochés. En effet, des voix s’élèvent pour demander la reprivatisation de SAHELCOM.

Nous savons que pour se remettre, la société sahélienne de communication a besoin de 200 milliards CFA. Une somme dont l’Etat du Niger, propriétaire, ne dispose pas. Pis encore, tous les bailleurs prêts à investir exigent de devenir actionnaires de la société. Et la seule option accessible pour empêcher la liquidation semble être la privatisation. Et dans ce cas, c’est une aubaine pour se remplir les poches pour ceux qui auront la chance de gérer le dossier de ladite privatisation dans le cas où cette option est acquise. Ce sont de grosses enveloppes qui circulent en dessous des tables lors d’une privatisation de société.

Les concurrents seront nombreux et chacun n’aura pas pitié de ses comptes bancaires s’il veut obtenir la société mise à prix. Dans le cas de SAHELCOM, ce ne sont pas moins de 11 partenaires qui se sont manifestés. Dans les milieux, on parle de MTN, Coréen télécom, Intrasky, Vodafone, Viettel, Turquie télécom, Mirsat entre autres. Ici, il ne s’agit pas de petits trucs de quelques millions mais c’est des centaines de millions qui sont mis dans la balance par les postulants outre le montant officiel qui revient à l’Etat. Ils ne sont certainement pas nombreux les Nigériens à ne pas saliver dans la perspective de telles sommes d’argent.

Mais de là, à s’autoproclamer ‘’messie’’ du GSM cela frise la gloutonnerie. Si nous définissons la médiation comme étant « une entremise destinée à trouver un accord » ou encore comme « une procédure de règlement des désaccords consistant à l’intervention d’une tierce personne chargée de concilier les parties en litige » conformément à la définition du dictionnaire, nous verrons bien que Cheffou Amadou n’a pas à demander à « s’occuper » de l’affaire SAHELCOM et que le gouvernement n’a pas non plus à le lui permettre. Le Médiateur doit s’en tenir à son rôle de médiation entre les parties et laisser le gouvernement s’occuper des solutions à apporter.

Sauf si Cheffou Amadou vise d’autres objectifs qui vont au de-là de la conciliation, sa prérogative constitutionnelle.


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