Ils ont déjà réussi à pourrir l’existence du nigérien moyen en accentuant inexorablement la cherté de la vie. Et comme si cela ne suffisait pas, les commerçants importateurs et grossistes du Niger profite de toutes les occasions pour renchérir les prix des produits de grande consommation dont les denrées alimentaires.
Ils se disent musulmans avec leurs boubous de insultants mais ils étouffent les vrais musulmans même pendant ce mois béni de Ramadan. Tout s’est envolé en prix : céréales, condiments, fruits, légumes, viande, poissons, rien n’échappe à la méchanceté de nos véreux commerçants. Même en dehors du Ramadan, ils créent les occasions pour « exproprier » les consommateurs de leur argent. Nos commerçants sont spécialistes dans le montage de fausse pénurie. A l’aide du système de monopole qui leurs sont accordé par leurs semblables (les politiciens), il choisissent par moment de refuser d’importer pour rendre rare les produits et renchérir du coup les prix.
Ils sont spécialistes des fraudes fiscales avec la complicité de certains fonctionnaires de l’Etat. Et comme pour se moquer des nigériens, les commerçants se permettent de siéger dans des comités dits de lutte contre la vie chère. A ces occasions, ils annoncent à la télé des réductions insignifiantes qui ne dépassent guère 100 FCFA mais qu’ils n’appliquent jamais. Le ventre bien ballonné ils viennent à la télé dire « les prix sont stables », « nous avons répondu à l’appel des autorités, on a diminué … » que des chimères ! Alors que dans les faits ils asphyxient les citoyens pour faire leur sale fortune. Mais de qui devons-nous nous plaindre ?
Des commerçants dont le seul objectif est de faire des bénéfices ou de ceux que nous avons élu pour nous protéger et nous défendre contre tout ? En vérité, ce sont plutôt nos hommes politiques qui nous ont abandonné à la merci des commerçants véreux. Depuis que le contrôle des prix a suivi le Général Seyni Kountché dans sa tombe, les importateurs nigériens n’en font qu’à leur tête et à leur poche. Les citoyens ? Ils s’en moquent éperdument ! Le développement du pays ? Ils ne savent même pas ce que s’est ! Tant ils mangent bien, dorment bien et se permettent même certaines gâteries immorales.
Pour eux, le Niger est déjà développé parce que simplement leurs maisons le sont. A la Conférence nationale de 1991, les commerçants ont très tôt compris que c’est désormais la politique qui va décider de la vie collective. Alors, ils ont infestés les partis politiques qu’ils financent à grands frais. En conséquence la politique et ses Hommes ne peuvent plus rien contre eux. A l’image des multinationales, les importateurs sont au dessus d’empires économiques dans l’Etat du Niger. Leurs entreprises (faut-il les appeler ainsi ?) sont des Etats dans un Etat. Ils décident de qui va vivre ou mourir de faim ou de maladie à cause de la cherté des aliments et des médicaments.
Etant entendu que leurs complices politiciens sont à l’abri avec les deniers publics qu’ils amassent illicitement, les commerçants n’ont rien à craindre. Le cycle est le même : financer les partis politiques pour leur permettre d’accéder à la mangeoire de l’Etat, en contrepartie, aucune loi contraignante, aucun contrôle rigoureux ne se fera ni sur leurs faux bilans fiscaux ni sur leurs marchandises aux frontières. Ce qui permet à certains de profiter du commerce licite pour autre chose et tous arrachent légalement les maigres revenus du contribuable. Et ce cycle n’est pas prêt de changer quelque soit le parti politique qui est au pouvoir.
C’est ainsi, depuis que la plus part de nos opérateurs économiques étaient illettrés à fortiori maintenant qu’ils font cours d’adultes pour apprendre à lire et à écrire et surtout que maintenant leurs enfants sont scolarisés. Pour comprendre la méchanceté des commerçants nigériens, outre la cherté de la vie qu’ils créent
délibérément, il faut voir le nombre qui est multimillionnaires et milliardaires parmi eux mais vous allez toujours les trouver dans une boutique de 5 m² alors qu’ils ont des magasins de centaines de m² en périphérie.
Une partie de l’argent qu’ils amassent est entassé dans les banques tandis que l’autre partie est enfouie dans leurs domiciles. Combien d’entreprises, d’unités industrielles ces gens là peuvent-ils créer et employer des centaines de milliers de jeunes nigériens aujourd’hui en chômage ? Enormément ! Mais ils ne le feront jamais parce qu’ils ne cherchent pas pour le pays, ils cherchent pour eux et leurs familles.
En dehors de quelques rares courageux d’entre eux, les commerçants nigériens préfèrent évoluer dans l’informel, c’est là qu’ils ont beaucoup de bénéfices et moins de risques. Tant pis pour leurs jeunes diplômés et pour l’économie nationale. Comment un pays peut-il se développer avec de tels comportements apatrides ?
Il faudra peut-être une révolution populaire pour changer cette périlleuse situation. En tout cas, la politique et ses Hommes n’y peuvent vraisemblablement rien !