Personne n’aurait parié un seul franc CFA sur le retour sur le devant de la scène politique de l’ex-président nigérien balaye par un putsch militaire en 2010. Et pourtant…
Profitant des mauvais résultats du président Mahamadou Issoufou (Insécurité, dégradation des finances publiques, tensions avec Areva, etc.-LC N°662) et de l’absence d’un vrai leader au sein de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), regroupement de l’opposition dirige par Seyni Oumarou, l’ancien président Mamadou Tandja se replace au centre du jeu politique. Il a réactivé ses réseaux a travers des parlementaires comme les anciens ministres Albade Abouba (intérieur), Lamido Moumouni (équipement) et Ibrahim Foukori, ex-DG de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec), considéré comme le prépose a la gestion des affaires personnelles de Tandja.
Apres la discrétion observée au lendemain de sa sortie de prison, l’ancien président multiplie les apparitions publiques et les bains de foule. Sa sortie en mars, lors du publiques et les bains de foule. Sa sortie en mars, lors du 22e anniversaire du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) au Palais des congres de Niamey, a été remarquée. Une récente tournée dans ses fiefs de Diffa et Zinder lui a également permis de mesurer sa popularité dans l’Est du pays. Conséquence : le président Issoufou a tenu à rencontrer deux fois l’ex-président défait par un putsch en février 2010 et emprisonne plusieurs mois à Kollo, a 25 Km de Niamey. L’actuel chef de l’Etat consulte même régulièrement son prédécesseur sur les questions de sécurité et de défense.
Ancien colonel de l’armée et ex-ministre de l’intérieur du président Seyni Kountché (1974-1987), Mamadou Tandja a conserve de solides connexions dans l’armée, la police et les services renseignement. Il reste par ailleurs auréolé par sa gestion de la rébellion touarègue de 2007. Bien plus que des conseils, Mahamadou Issoufou compte sur Mahamadou Tandja pour former une nouvelle majorité avec le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) dans l’hypothèse ou son allié, l’actuel président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, lui ferait défaut. Sauf que ce dernier s’est aussi réconcilié avec Mamadou Tandja, dont il fut le premier ministre de 2000 à 2007 avant d’être arrêté suite a une affaire de malversation. Hama Amadou a notamment revu son ancien patron en juin a Niamey.
L.C.
La nouvelle résidence de Mamadou Tandja, située près de l’aéroport international de Niamey, ne désemplit plus. Parlementaires, anciens ministres et hauts fonctionnaires sont autant de visiteurs du soir venus faire acte de courtoisie. A 75 ans, l’ancien président tient sans doute une partie des clés d’une future recomposition politique au Niger, selon le candidat qu’il décidera de soutenir lors de la présidentielle de 2016.
