Selon nos informations, un véhicule 4X4 appartenant au service de l’état civil d’Agadez, a été enlevé le 15 juillet dernier, par des éléments armés sur l’axe Agadez-Dirkou. Les assaillants ont, selon nos sources, emportés la bagatelle somme de quatre millions de francs CFA.
Cette attaque intervient fâcheusement, après celle perpétrée le 11 juillet dernier, par une demi-douzaine d’hommes armés, qui a réussi à enlever un autre véhicule après avoir rançonné trois autres. La fréquence de ces attaques dont le nombre atteint plus d’une dizaine en moins de trois mois dans le septentrion nigérien doit interpeller les autorités sur la fiabilité de leur système sécuritaire et surtout, poser l’ultime problème d’un probable regroupement armé qui, si l’on y prend garde, risquerait d’avoir des allures politiques.
Comme ce fut le cas du temps de Tandja où, des mercenaires du MNJ, avec l’aide de certains politiciens, ont pris des armes pour défendre l’intérêt des puissances régionales et occidentales au détriment du Niger et de son peuple. Ce regain d’insécurité intervint brusquement au moment où le Niger entend avoir l’oeil sur ses ressources naturelles.
De la fréquence des attaques.
A en croire nos sources, un climat d’insécurité perturbe les voyageurs sur les différents axes de la région d’Agadez. Les tronçons Dirkou-Agadez et Arlit-Agadez constituent les lieux de prédilection des groupes armés. Le 15 juillet dernier, c’est le véhicule appartenant au service de l’état civil d’Agadez qui a fait les frais. Ce dernier, avec à son bord le directeur régional de l’état civil, a commis, selon nos sources, l’outrecuidance de suivre cette voie sans escorte et a même eu l’audace de camper à l’encablure de Tourrayat où l’ont surpris les assaillants qui emportèrent non seulement le véhicule, mais également la somme de quatre millions de francs CFA.
Cette embuscade rejoint celle perpétrée sur le même axe, le 11 juillet dernier. Ce jour-là, c’est une demi-douzaine d’éléments armés qui a braqué quatre véhicules avant d’emporter un de marque Toyota Hilux et divers objets de valeur. La recrudescence de ces attaques s’est illustrée ces quatre derniers mois par quatre morts et plusieurs millions de francs CFA emportés par les assaillants. Au regard du phénomène, il urge de s’interroger comme ce fut le cas dans un passé récent, si l’on s’achemine pas vers un regroupement des éléments en vue d’une déstabilisation de la zone
Du regroupement.
La méthode actuelle utilisée par les assaillants sur les différents axes n’a rien à envier à celle pratiquée par ceux qui ont conduit les rebellions antérieures dans cette zone. A l’état embryonnaire, avant toute revendication politique, les assaillants se font constitués tout un trésor de guerre par des raquettes sur les paisibles citoyens. A ce stade de préparation, rien n’est laissé au hasard. Pneus de secours des victimes, argent, armes, voitures, et autres pièces de rechanges permettant ainsi de constituer un stock et avoir une certaine indépendance avant d’agir sur un front politique.
C’est pourquoi, au regard de la gravité de ces attaques qui surviennent presque chaque semaine, il urge aux autorités en charge de la question de sortir de leur sommeil pour voir la réalité en face et traiter cette question avec beaucoup plus de rigueur et de professionnalisme, en mettant tout d’abord, à coup de moyens conséquents, l’accent sur le renseignement humain qui a fait défaut lors des attaques de la prison civile de Niamey, de l’usine d’Arlit et de la caserne d’Agadez. Selon nos sources, les responsables de cette forfaiture seraient bien connus dans certains milieux de la région. Alors pourquoi, l’Etat n’agit-il pas ?
Il est grand temps que ce dernier sorte de sa complaisance pour tuer le problème dans l’oeuf, sinon, nous assisterons impuissants, par la cupidité notoire de certains mercenaires nigériens à la solde de l’impérialisme glouton, à la naissance d’un bourbier favorisé par les crises malienne et libyenne qui serait très difficile à éteindre. Que Dieu nous en préserve !