Ou va le Niger ? Pour répondre à cette question il nous faut certainement une boule cristal de Merlin ou celle de Dragon Bull Z. La situation politique du pays étant tellement imbriquée que nul ne peut prédire avec exactitude ce que adviendra le Niger de demain. Aujourd’hui, tout est focalisé sur le désir pour ne pas dire, l’obsession du Président de la République à former un gouvernement d’ nationale. L’ensemble du pays est bloqué à cette échéance et partout l’unique thème de causerie ou de discussions souvent chaudes porte sur la formation d’un gouvernement.
Pourtant malgré cet imbroglio abracadabrant, nous allons tenter de cheminer dans cette équation à plusieurs inconnus. Comme tout le monde le sait, le Président Issoufou est soutenu par une majorité, peut être pas, « sans âme » , comme dirait l’autre, mais tellement disparate, dont le seul lien est « la mangeocratie » et ce que cela rapporte comme dividendes. En deux ans de gestion de pouvoir, cette majorité s’est montrée incapable d’aider le Président de la République à sortir le pays de l’impasse dans laquelle l’a plongée la cohorte soldatesque du tristement célèbre Salou Djibo.
Ainsi chaque jour que Dieu fait, le Président Issoufou passe plus de temps à éteindre des incendies sciemment allumés par sa majorité, que d’initier des actions salvatrices pouvant permettre la « Renaissance » tant promise du Niger.
D’un côté les appétits gargantuesques de son encombrant allié, le lumana de Hama Amadou et de l’autre les inconséquences des caciques du PNDS sous la houlette de Bazoum Mohamed et en arrière plan, les coups tordus d’une opposition aux aguets rêvant de revanche.
Pour mettre fin à tous ces tiraillements et face à la dégradation criarde des conditions de vie des Nigériens, le Président Issoufou décide cette fois ci de tordre le cou à l’inaction. Aussi, après avoir fait toutes les concessions possibles à son glouton d’allié pour maintenir la cohésion au sein de sa mouvance et tirer les oreilles des apparatchiks du PNDS Tarraya, le Président de la République sur conseils et avis de l’ancien Président Mamadou Tandja et de certaines puissances étrangères engagea de séries de rencontres avec l’opposition regroupée au sein de l’ARN pour la convaincre d’adhérer à sa vision de formation d’un gouvernement d’ nationale.
Selon une source bien informée, le Chef de l’Etat entouré pour la circonstance de Massaoudou hassoumi, Kalla Hankourao et Issoufou Katambé, a rencontré le mardi dernier, le leader de l’opposition Seini Oumarou, qui était accompagné de Albadé Abouba, Tidjani Abdoul Kadri et de Moussa Harouna (tous du MNSD Nassara). Il s’est agi au cours de cette rencontre d’échanger sur la situation sociopolitique du pays et de la volonté du Président Issoufou d’intégrer l’opposition dans le gouvernement. Toujours d’après notre source, le Président Issoufou aurait tenu à peu près ce langage : je vous demande d’accepter l’idée d’un gouvernement d’ nationale pour l’intérêt supérieur de la Nation, sinon un coup d’Etat contre les institutions républicaines interviendra très bientôt dans notre pays. Je suis prêt à confier le ministère de l’Intérieur à Abouba Albadé et celui des Finances à Wassalké Boukari, l’essentiel pour moi, c’est de sauver le Niger et sa démocratie.
Prenant acte de cette proposition, la délégation de l’opposition (ou mieux du MNSD Nassara) aurait rétorqué qu’elle allait d’abord aviser sa base avant de donner sa réponse. Dès mercredi passé, la commission politique du MNSD Nassara s’est planchée sur la question. Après un débat houleux, souvent passionné, une majorité s’est dégagée pour le « Oui mais ». Cette position a été soumise au bureau politique le vendredi et celui-ci l’a entériné.
D’après des indiscrétions qui nous sont parvenues, la position du MNSD Nassara serait la suivante : oui à un gouvernement d’ nationale, mais à condition que le Président de la République s’adresse à la Nation pour reconnaitre son échec et son incapacité à faire face aux difficultés qui assaillent la Nation, qu’il accepte d’auditer la transition de Salou Djibo, qu’il s’engage à dissoudre dans un délai raisonnable l’Assemblée nationale, qu’un programme minimum de gouvernement qui ne fera plus référence au programme de la renaissance soit élaboré d’un commun accord, que l’ensemble de l’ARN adhère à cette proposition, etc.
Hier, lundi le chef de file de l’opposition aurait remis ces propositions au Chef de l’Etat. Aujourd’hui, mardi, l’opposition dans son ensemble devra se réunir et les conclusions de cette ré seront également transmises au Chef de l’Etat.
Que va faire le Président Issoufou ? Acceptera-t-il de s’humilier pour reconnaitre publiquement que le Guri systèm a lamentablement échoué ? Ou bien suivra t-il les conseils des va t’en guerre, qui pour préserver leurs intérêts sont prêts à mettre le pays à feu et à sang ? les prochaines heures nous édifieront.
Quelle qu’en sera la décision du Président Issoufou, les uns et les autres doivent savoir que nous n’avons qu’un seul Niger dont nous avons en toutes circonstances le devoir de préserver.
