La police nigérienne a procédé à l’arrestation de l’avocat nigérien, Abdramane Lirwana, qui défendait un groupe de personnes expropriées de leurs terrains pour la construction de l’usine de production de pétrole de la Société de raffinerie de Zinder (SORAZ), a appris APA mardi de sources autorisées.
''Nous avions été saisis hier lundi par la police judiciaire qui nous informait de sa décision de mettre en exécution le mandat d'arrêt émis, par un juge contre Maitre Lirwana (…) et nous nous sommes rendus à la police où mon client a été mis aux arrêts'', a indiqué à la presse, maître Abdoul Salam Cissé, avocat de son confrère Lirwana.
L'affaire pour laquelle, ce jeune avocat, connu en 2009 pour ses prises de position en faveur de la prolongation du mandat de l'ex-président Mamadou Tandja, remonte à quelques mois, lorsqu'il a réussi à mettre dans leurs droits des familles dont les terrains ont été expropriés en raison de la construction de la raffinerie de pétrole, prés de Zinder, à l'est du Niger.
‘'Il a touché la somme de 27 millions FCFA d'honoraires dans cette affaire, mais certains de ses clients sont venus dire qu'ils ont appris qu'un avocat ne devra pas percevoir plus de 10% du montant recouvré ; ce qui est faux'', a expliqué Me Cissé.
Selon lui, ‘'le juge s'est laissé aller sur ces bases infondées, lui-même le magistrat sait qu'en matière d'honoraires, c'est une négociation libre entre l'avocat et son client'', a-t-il répété, ajoutant que le prévenu sera transféré à Zinder, d'où le mandat d'arrêt a été émis contre lui depuis le 10 juin dernier.
Il ya quelques jours, maître Lirwana a animé une tribune publiée par certains journaux et dans laquelle il accuse certaines personnalités dont le ministre du Pétrole, de percevoir des pots-de vin- dans le cadre de la commercialisation du pétrole nigérien avec la CNPC, une firme chinoise.
Inscrit au barreau de Niamey, cet avocat a été membre de la Cour constitutionnelle, mise en place par l'ex-président Tandja, après la dissolution jugée illégale de la Cour dirigée par Salifou Bazèye, laquelle a déclaré ‘'non conforme'' à la constitution la décision de l'ancien président de rallonger de trois ans son mandat.