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Recomposition politique : l’ingéniosité de Hama et d’Issoufou?
Publié le mercredi 27 fevrier 2013   |  Le Canard Déchainé


S.E.M
© AFP
S.E.M Issoufou Mahamadou, Président du Niger


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Recomposer quoi et avec qui ?Voilà aujourd’hui la grande question que semblent se poser beaucoup de nigériens devant la volonté manifeste des uns et des autres d’imposer au pays une recomposition des sphères de la politique. Recomposer quoi ? Il s’agit principalement d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale pour la formation de nouveaux blocs politiques. Et, déjà, se dessine les prémices d’une cohabitation qui s’annonce tumultueuse.

Cohabitation, voilà le mot qui est lâché. Voilà aussi vraisemblablement la manifestation notable de l’ingéniosité de deux individus qui ont décidé coûte que coûte d’amener l’ensemble de la classe politique à adhérer à leur programme politique. De quoi s’agit-il exactement ? Vous vous souvenez très certainement que Tant Issoufou que Hama, tous les deux ont ouvertement et clairement exposé leur vision sur l’éventualité de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Très vite, cette idée a soulevée beaucoup de vagues sur tous les fronts. D’aucuns ont même vu par là une invite des politiciens à faire bouche commune sur le dos du peuple. Pourtant, tous les deux avaient clairement expliqué et exposé des raisons tangibles d’une telle proposition. La première et la plus tangible était le besoin d’une cohésion nationale devant les défis sécuritaires immenses auxquels nous faisons face. A l’épreuve des faits et quand nous avions appris la discorde qui divise les maliens sur la conduite à adopter vis-à-vis des différents acteurs en présence, nous sommes revenus pour saluer cette proposition qui a l’avantage d’éviter à notre pays une telle inconséquence. Malgré tout, les acteurs politiques nigériens sont restés fermes sur leur position : pas de gouvernement d’union nationale ; chacun n’a qu’à jouer le rôle qui lui est dévolu !
Cette proposition était donc reléguée aux oubliettes. Mais non car, c’était sans compter avec l’entêtement tant du Président Issoufou que de Hama. Pour ceux qui les connaissent bien, ils savent très bien qu’ils ne lâchent jamais les choses en chemin. Aujourd’hui, face aux remous qui vraisemblablement nous entraînent vers une cohabitation, beaucoup de gens se posent des questions sur l’inertie quasi effective de ces deux présidents à ouvrir un dialogue constructif pour freiner ces folles rumeurs. C’est comme si, visiblement, l’option de la cohabitation est une chose voulue par eux. Dans quel but ? Serait-ce dans le dessein d’amener toute la classe politique à participer à la gestion des affaires du pays, comme dans un gouvernement d’union nationale ? Car, s’il y a cohabitation, cela voudrait très certainement dire qu’elle le veule ou pas, l’opposition participera à la gestion du pouvoir et endossera toutes les responsabilités sur les actes déjà posés et sur ceux à venir. Est-ce alors une façon déguiser et maligne pour ces deux présidents d’assouvir leur dessein de voir une adhésion de tous les pôles politiques du pays aux affaires du pays ? Car, il faut aujourd’hui le reconnaître, le Niger a pris des décisions historiques qui très certainement auront une répercussion sur l’avenir politique du pays et même de la sous-région. Rien que la décision d’accueillir et d’entretenir des troupes étrangères dans le pays est une grande responsabilité qu’aucun acteur ne voudrait assumer seul.

Dans tous les cas, il faut se résoudre qu’on a du mal à trouver des arguments solides qui peuvent plaider en faveur d’une collaboration avec les différents pôles politiques. Car, franchement, à bien y regarder, on n’a pratiquement rien de constructif en face. Jugez-en vousmêmes. Qui a-t-on en face ? A commencer par le MNSD, le plus grand parti de l’opposition. Quel visage de sérieusement constructif et cohérent présente aujourd’hui le MNSD ? On aura du mal à répondre à cette question tant ce parti est aujourd’hui sous la menace d’un effritement inéluctable. En effet, au moment où les nostalgiques de Tandja s’activent pour refaire surface non pas autour de ce leader charismatique vieillissant mais d’un autre qu’il aurait proposé, Seini Oumarou, lui, fait des pieds et des mains pour quitter la situation de dindon de la farce dans laquelle on l’a confinée depuis un peu plus de trois ans. On se rappelle que depuis le départ de Hama et de ses partisans de ce parti, jamais la cohésion n’a prévalue au MNSD. Les partisans de Tandja ont développé un culte de personnalité sans précédent qui effaçait tous ceux qui ne sont pas avec lui. Même Seini serait juste une marionnette pour maintenir les militants de l’autre côté. Cette guéguerre prévaut encore au MNSD et on voit très mal comment ce parti pourrait servir une quelconque alternative.

Au CDS Rahama de l’inamovible Mahamane Ousmane, les choses ne sont pas du tout roses (au fait elles sont toujours restées vertes et gérées vertement). Le feuilleton Abdou Labo, quoique l’on dise, va se terminer comme les précédents qui ont éloigné Alghabit, Sanoussi Jackou, Cheffou Amadou et les autres de ce parti. Avec une énième division, le CDS Rahama ne sera plus qu’une carapace sans un réel lendemain. Certes, comme à son habitude, le CDS compte rafler l’électorat de Zinder. Cependant, soyons lucides et reconnaissons de nouveaux partis ont convaincu dans cette région et les choses ne seront plus comme avant. Du côté du CDS aussi, il n’y a franchement rien à se mettre sous la dent.

Si avec les deux ténors les chances chancellent, que dire alors des autres petits poussins victimes de débauchage des partis de la majorité ? Franchement, l’idée de composer ensemble avec les autres ou celle de changer la donne ne présente aucune alternative sérieuse pour notre pays. Il va s’agir juste de changer pour changer ou de changer pour mettre en retard. A moins qu’on ne serve de belle manière déguisée l’idée d’un « gouvernement d’union nationale » à travers une cohabitation. N’est-ce pas ingénieux ? Décidément, en politique tout est possible et ce n’est pas qu’au football que « Impossible n’est plus nigérien ».

BIZO

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