Gouvernement d’union nationale ou gouvernement de large ouverture, les détails sur sa configuration sont encore en discussion. Mais ce qui est sûr pour l’instant c’est que l’opposition politique a fait un pas significatif dans ce sens.
Dans le même temps où elle met un terme à ses discussions avec le président du Moden Lumana et président de l’Assemblée nationale qui avait fait une offre de fusion au MNSD pour rallier avec lui les partis de l’opposition et former une autre majorité. Le weekend entier, les regards étaient tournés vers le siège du MNSD le principal parti de l’opposition ARN où se tenait Samedi 20 Juillet la ré de sa commission politique qui a sorti un premier avis favorable et le dimanche 21 Juillet la ré extraordinaire du bureau politique qui devait valider les conclusions de la commission politique.
La direction politique du MNSD est favorable à une participation à un gouvernement d’ nationale, mais cette position il fallait aussi l’harmoniser avec l’autre grand parti de l’opposition, la CDS de Mahamane Ousmane qui préside la coalition de l’opposition ARN. Au niveau du parti de Mahamane, la position a toujours été constante : le rapprochement avec le PNDS, le principal parti de la majorité au pouvoir devait passer par une reprise des élections législatives.
Les grands partis de l’échiquier politique national comme la CDS, le MNSD de l’opposition, mais aussi le PNDS et le MODEN Lumana de la majorité ont vu certaines de leurs liste de candidats aux législatives de 2011 annulées par la Cours constitutionnelle pour certaines irrégularités, même si c’est la CDS qui a payé le plus lourd tribu de ces rejets, se retrouvant avec seulement 3 sièges de députés à l’Assemblée. Le MNSD de Seini Oumarou qui a souscrit à un dialogue avec le Président de la République Issoufou Mahamadou pour son entrée au Gouvernement a aussi inscrit sa position sur l’alignement de l’ARN.
Convention d’un programme politique minimum commun sur une durée à définir et législatives anticipée, si les conditionnalités peuvent paraître ardues pour le Chef d l’Etat Issoufou Mahamadou, le débat a tout aussi été difficile à rempoter pour le MNSD contre son aile la plus radicalement opposée à un rapprochement avec le gouvernement. Sitôt qu’il a transmis la réponse de l’ARN, lundi 22 Juillet dans la matinée au Président de la République Issoufou Mahamadou à la suite d’une courte audience au Palais de la Présidence, le Chef de file de l’opposition a pris un vol pour le Maroc ou séjourne déjà depuis plus de deux semaines Tandja Mamadou. Raison de santé ou pour discuter d’autres détails avec l’ancien Chef de l’Etat dont on dit que son intervention ne serait pas étrangère au revirement du MNSD.
« De la fumée blanche sur la cheminée MNSD »
Si les débats à la CDS n’avait fait aucun écho, au niveau du MNSD les choses étaient loin d’être gagnées d’avances, et samedi 20 et dimanche 21 Juillet toutes les spéculations et conjectures se faisaient sur ce qu’allait être la réponse de Seini Oumarou et quand est ce qu’elle allait intervenir. Un premier temps on a annoncé un point de pesse qui allait être animé par la direction du parti. Puis par la suite on a appris que le MNSD allait faire parvenir un communiqué de presse qui était prévu pour le lundi 23 Juillet ou le mardi 24. Mais il faut dire que 72 h avant la ré de la Commission politique, un groupe de responsables du parti sous la direction de Ali Sabo avait animé une conférence de presse pour balayer l’idée d’un rapprochement avec le gouvernement.
Ce qui était perçu comme la réaction de fronde du front Hamiste du MNSD qui a voulu imposer sa position au parti. Au sein de la direction nationale du parti, la position du clan Ali Sabo était combattue par celle du Président du parti Seini Oumarou, soutenus par le Secrétaire Général du patri le très énigmatique Albadé Abouba, le président de la section de Zinder Alma Oumarou. Le conflit de ligne entre le président régional par intérim de la section MNSD de Maradi Ali Sabo et le patron du parti va-t-il eclater au grand jour ? On peut dire que dans ces discussions sur l’éventualité d’une participation à un gouvernement d’ nationale, les deux camps ont sauvé de justesse une unité de forme.
S’ils ont perdu la partie, les partisans de Hama Amadou n’ont pas encore abandonné la bataille, et ils soupçonnent le déplacement en début de semaine de Seini Oumarou comme une manoeuvre politique : Seini a offert un accord avec Issoufou Mahamadou et s’est barré au Maroc aux côtés de Tanja Mamadou pour éviter toute explication avec le clan Ali.
Hama mobilise ses troupes.
Jamais le bureau politique Lumana n’a drainé autant de mobilisation de ses militants à son siège où les rés prennent carrément les allures d’un véritable cabinet de crise. Les membres du gouvernement cadres du parti ont perdu la sieste depuis belle lurette, les véhicules noirs ministériels ornent la devanture du siège du quartier Zabarkane. On ne parle plus de quota de 27%, on ne parle plus de nomination, plus de postes. On va aux informations, que devient la position de Lumana au sein de la MRN ou plutôt dans le schéma du nouveau réaménagement politique ? Est-ce que Lumana reste avec le PNDS ?
Le président du parti Hama Amadou tente de rassurer ses militants, Lumana n’a pas quitté la majorité gouvernementale, et n’a pas l’intention de quitter. Il vaut mieux dire au cadre du parti qu’ils peuvent encore bénéficier des avantages du pouvoir pour ne pas déclencher un mouvement d’humeur. Hama Amadou sait que ses prises de positions ne font pas l’unanimité au sein du parti et beaucoup de cadres du parti ne sont pas près de s’engager dans une autre situation de crise politique. Hama Amadou multiplie aussi les audiences à la Présidence de la République où il rencontre et donne des gages au Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou.
Il prend aussi le train en cours et rejoins le Chef de l’Etat sur la nécessité de renforcer la majorité, indique-t-ton. Il ne parle plus de son plan de fusion avec le MNSD avec la perspective de grossir l’opposition ARN et obtenir une nouvelle majorité. La cohabitation un mot fétiche sur toutes les lèvres des militants Lumana. Aprés avoir mis Tandja dans une situation de quasi cohabitation où il avait disposé de tous les pouvoirs, Hama Amadou a voulu tenter encore avec Issoufou, il ne manquera de rééditer le coup chaque fois qu’il aura l’occasion. Si jusqu’ici il a été inaccaparable de gagner des élections, par contre les combinaisons pour obtenir une cohabitation ont toujours réussi à Hama Amadou.
Et c’est peut-être très probablement ce que Seini Oumarou qui longtemps fréquenté a compris. À l’option de la turbulence d’une cohabitation tirée par Hama Amadou, l’opposition a préféré la formule de la stabilité avec Issoufou Mahamadou.