Financé par le gouvernement d’Espagne à travers l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le projet Amélioration de la production du riz en Afrique de l’Ouest (APRAO), en réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires a été lancé au Niger depuis le 30 novembre 2010. Il a un caractère sous régional parce qu’il intervient dans cinq (5) pays de l’Afrique de l’Ouest, à savoir le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Mauritanie et le Niger. C’est le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Agriculture, Dr. Dagna Moumouni, qui a présidé vendredi dernier à Niamey, l’ouverture des travaux de l’atelier bilan et perspectives dudit projet, en présence notamment du représentant par intérim de la FAO ; du coordonnateur général de la coopération espagnole au Niger, ainsi que les représentants des organisations de producteurs bénéficiaires.
La cérémonie qui a réuni les acteurs du projet APRAO a pour objectif de présenter et discuter le bilan des activités du projet ; engager des réflexions sur des perspectives de capitalisation des acquis du projet à une grande échelle au Niger, et faire des propositions concrètes pour leur matérialisation ; définir des éléments pour l’élaboration d’une note conceptuelle sur la capitalisation des acquis du projet et enfin de définir un chronogramme pour finaliser une note conceptuelle à soumettre à des bailleurs potentiels.
Au Niger, le projet APRAO vise à contribuer à l’amélioration durable de la production nationale de riz en vue d’accroitre la disponibilité de cette denrée et de réduire conséquemment la dépendance du pays vis-à-vis des importations grâce à des appuis techniques et à un renforcement des capacités des acteurs de la filière, en particulier les groupes vulnérables que sont les petits producteurs, les femmes et les petites entreprises privées. A moins de trois (3) ans d’exercice, le projet APRAO a enregistré des résultats impressionnants au niveau de tous les maillons de la chaine de valeur du riz. En ouvrant, les travaux de l’atelier, le secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture Dr. Dagna Moumouni a précisé que plus de 324 tonnes de semences de qualité ont été produites grâce à l’appui du projet. A cela s’ajoute le renforcement des capacités des acteurs de la filière à travers des séries de formation touchant toute la chaine de valeur sans oublier la réhabilitation des infrastructures et l’appui en engrais et en équipements. Ces résultats encourageants ont sans doute permis de booster la production rizicole au Niger au cours des deux dernières années au niveau des sites du projet.
Auparavant, le coordonnateur général de la coopération espagnole au Niger M. Juan José Lavin Suarez a indiqué qu’en tenant compte de la production actuelle du riz qui ne couvre qu’un tiers des besoins nationaux, le Niger doit importer pour une valeur de plus de 48 milliards de FCFA par an, pour répondre aux besoins alimentaires en riz de sa population. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce projet complémentaire avec d’autres appuis multiformes fournis par la coopération espagnole à la riziculture nigérienne. Au nombre des appuis de cette coopération, on peut retenir la contribution au PUSA 2 avec la banque mondiale à Tillabéry et le projet d’augmentation de la production rizicole dans les périmètres irrigués du 5ème arrondissement de Niamey.
Quant au Coordonnateur résident du Système des Nations Unis M. Fodé Ndiaye, assurant l’intérim du représentant de la FAO au Niger, il a souligné que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture continuera à soutenir les efforts des gouvernements et des populations pour éradiquer l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en préconisant des solutions pragmatiques, concrètes et durables pour faire face aux contraintes de développement de la filière rizicole en Afrique de l’Ouest en général et au Niger en particulier. Dans l’immédiat, l’accompagnement de la FAO au Niger se traduira par son assistance technique à la réalisation et à l’opérationnalisation de la politique et de la loi semencières et sa contribution à la recherche de financements pour assurer la pérennisation des acquis et leur mise à l’échelle dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens », a-t-il conclu.