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La formation d’un gouvernement d’union nationale justifiée par des menaces sécuritaires et institutionnelles au Niger
Publié le mercredi 31 juillet 2013   |  Agence de Presse Africaine


Mahamadou
© Autre presse par DR
Mahamadou Issoufou, le président de la République du Niger
Mahamadou Issoufou, le président de la République du Niger


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La formation d’un gouvernement d’union nationale, objet de grosses manœuvres politiques au Niger depuis quelques semaines, est justifiée par des « menaces sécuritaires et institutionnelles » qui planent sur le pays, a affirmé Kalla Moutari, un proche du Président Mahamadou Issoufou dans une déclaration à la presse.
Invité du journal télévisé de Télé Sahel, la télévision d'Etat, Kalla Moutari, également membre du bureau politique du PNDS (pouvoir), a confirmé les conciliabules engagés par le Président Issoufou pour rallier l'opposition politique à son projet de gouvernance.

« Il s'agit de voir comment il faut sauver ce qui peut l'être (…) travailler ensemble pour le Niger », a-t-il soutenu, récusant l'idée de « complot politique » distillée par une certaine opinion qui qualifie de
« trahison » cet appel incessant du Chef de l'Etat en direction de ses opposants.

Situé au cœur de la bande sahéolo-saharienne, le Niger subit presque de plein fouet les conséquences de la guerre au Mali et les troubles en Libye, deux pays voisins avec lesquels il partage plusieurs centaines de kilomètres de frontière.

Pour la première fois de son histoire, des attentats se sont produits à Arlit et à Agadez, les principales villes du Nord ainsi que des attaques armées à Niamey, la capitale. Plusieurs militaires ainsi que des civils ont perdu la vie au cours de ces attaques revendiquées par
des groupes terroristes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique.

A l'interne, des voix s'élèvent pour faire échos de la détérioration des rapports entre les alliés au sein de la majorité présidentielle, ce qui augure de rudes épreuves politiques pour le pays, a-t-on indiqué.

Selon M. Moutari « ce n'est pas la première fois que le président Issoufou lance un tel appel, il l'a fait en 2004, en tant que candidat, il l'a réitéré en 2011 ».

Lundi, Oumarou Hadari, le secrétaire général adjoint du MNSD, le principal parti d'opposition, a indiqué à la presse que la coalition de l'opposition a reçu l'invitation de la majorité à venir dans un gouvernement d'union nationale.

« Nous avons posé des conditions (…) dont la dissolution du parlement et l'adoption d'un programme commun de gouvernance. Nous avons aussi demandé au président de la république de faire un message à la nation dans lequel il reconnait qu'il y a de sérieux problèmes de gouvernance
» a expliqué M. Hadari, en marge d'une rupture collective de jeune avec le Président Issoufou.

Selon plusieurs sources, l'opposition aurait exigé le poste de Premier ministre dans le futur gouvernement, une idée sur laquelle M. Moutari n'a pas jugé utile de s'exprimer.

« Je ne suis pas dans les secrets des pourparlers avec l'opposition (…) Nous sommes prêts à faire des concessions, mais pas à un renoncement. Le programme du Chef de l'Etat est partagé par tous les Nigériens »,a-t-il dit, avec un ton dubitatif.

La formation d'un gouvernement d'union nationale est partagée aussi par le président du parlement, Hama Amadou, principal allié de la majorité, lequel l'avait répété dans un discours en mars dernier.

Cette nouvelle offensive de charme du pouvoir en direction de l'opposition a suscité une levée de boucliers au sein de la société civile et des citoyens, qui y voient « un fallacieux prétexte pour comploter contre le peuple ».

« Il n'y a aucun problème. Nous ne sommes pas en guerre, les instituions marchent. Je ne sais pas ce que cela veut dire d'aller vers un gouvernement d'union nationale », a indiqué Sacko Issoufou, patron de la Confédération nigérienne des travailleurs (CNT).

La Cour constitutionnelle, saisie par le Premier ministre, a donné son feu vert pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale, jugeant que cela n'est pas contraire à la constitution, à l'opposé de certains analystes qui estiment que dans une démocratie il doit avoir une majorité et une opposition.

Pour le moment, les Nigériens sont suspendus au message à la nation que devra adresser le 2 août prochain, à la veille du 53è anniversaire de l'indépendance du pays.

DS/od/APA

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