«Et cramponnez-vous tous ensemble au "Habl" (câble) d'Allah, et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre ses signes afin que vous soyez bien guidés''. (Sourate 3, verset 103). Cette injonction divine, le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, en a fait son crédo. Et quoi de plus normal que de magnifier cette idée d'union et de rassemblement en cette veille de la célébration du 53ème anniversaire de la fête de l'indépendance de notre pays ?
Une indépendance acquise de hautes luttes par un peuple uni, en dépit des manœuvres scrabreuses de l'administration coloniale de l'époque. Ce n'est pas donc un simple anniversaire que nous fêtons aujourd'hui, mais un point d'étape, un départ nouveau. Chaque jour qui passe vient nous convaincre du devoir qui incombe, à nous tous Nigériens, d'agir ensemble pour hisser le Niger sur la voie du progrès.
Or, en jetant un regard sur la situation sociopolitique de notre pays, on a le triste sentiment d'être en face d'une œuvre inachevée. Ce qui interpelle la responsabilité de notre génération qui a le devoir historique de se rassembler sur les chantiers de la construction d'un Niger d'avenir.
Gouverner, disait un célèbre penseur, c'est savoir anticiper. Lutter contre le chômage, l'insécurité alimentaire, la faim, la pauvreté, les maladies, c'est encore beaucoup plus d'anticipation. Dans un contexte où tout est urgence, l'équation devient encore plus difficile pour marcher vers le progrès et le développement, pour permettre à chacun d'être maître de son destin. La seule chose qui soit facile dans la vie, c'est le renoncement. Or, qui connait le Président Issoufou, sait qu'il est un homme de conviction, un homme de détermination. C'est pourquoi il nous invite tous à emprunter le chemin difficile, mais combien exaltant, du rassemblement des Nigériens de tous les coins et de tous les bords autour de notre idéal commun qu'est le Niger. En effet, il parait difficile de rassembler dans un même moule des libéraux, des socialistes, des socio-démocrates, des centristes, etc. Mais au Niger, nous avons à maintes reprises démontré que lorsque l'intérêt supérieur de la Nation l'exige, le clivage politique, souvent politicien, devient une donnée secondaire.
Ainsi, le Président Issoufou n'a cessé, depuis plusieurs années, d'appeler la classe politique à se retrouver pour bâtir une Nation nigérienne forte. Au fait, ne disait-il pas dans son message à la Nation du 18 décembre 2012, ''de 1999 à ce jour, j'ai toujours soutenu l'idée d'un gouvernement d'union nationale que je considère comme étant la formule la plus adaptée aux pays en transition démocratique comme le nôtre. C'est pourquoi, on s'en souvient, j'en ai fait la proposition, malheureusement sans succès, dès mon accession à la magistrature suprême. L'idée de ce rassemblement et de cette mobilisation ne constituent ni une manœuvre, ni une tactique, comme pourraient être tentés de le penser les esprits sceptiques et méfiants''.
Pour le Président Issoufou, le gouvernement d'union nationale ne doit pas être, comme certains le craignent, un complot de la classe politique contre le peuple, en vue de se partager des privilèges. Il ne doit être ni le sanctuaire de l'impunité, ni le lieu par excellence des manœuvres et autres intrigues politiciennes sur le dos du peuple. Non, au contraire, le gouvernement d'union nationale doit être exclusivement au service du peuple. Il doit permettre d'associer tous les enfants du pays à l'œuvre de construction nationale ; il doit prendre en charge non seulement les défis sécuritaires, notamment en rapport avec la situation au Mali, mais aussi le réarmement moral de notre société, la stabilisation de nos institutions à travers la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, pivot de notre combat pour le progrès économique et social de notre pays.
Prenons ce chemin de rassemblement, pour la postérité, Rassemblons-nous pour bâtir ensemble. Rassemblons-nous pour repenser notre Niger, pour relever ensemble les défis du développement, pour offrir des nouvelles perspectives à notre peuple.
Ce peuple nigérien fier, qui a su forger et développer, tout au long de son histoire ; une culture de compromis, sans compromission, favorable à la promotion des valeurs démocratiques, une culture de compromis qui incite à la sagesse et favorise la tolérance. L'ambition de chaque homme politique doit être l'union des Nigériens, tous les Nigériens, autour d'un même combat, le seul combat qui vaille la peine d'être mené: le combat pour le progrès de notre Nation.
Le gouvernement d'union nationale, s'il arrivait à se réaliser, devrait être accueilli comme étant la concrétisation d'un vieux rêve. En effet, de Diori Hamani à Seyni Kountché, en passant par les Présidents Ali Seybou, Mahamane Ousmane, Baré Mainassara et Mamadou Tandja, chacun de ces dirigeants, a fini par percevoir l'importance de rassembler au sein d'une même équipe gouvernementale toutes les énergies et les compétences nationales. C'est le cas de rappeler ici la vision courageuse du Président Moumouni Djermakoye Adamou, surnommé ''l'homme du consensus'', qui tout au long de sa vie politique, a prôné l'union et la réconciliation de tous les Nigériens. Le consensus, ne cessait-t-il de répéter, sans être une panacée, se révèle unificateur et facteur de stabilité, condition de tout progrès économique et social d'un pays. Sur ce point, on le voit bien, la vision du regretté Père Fondateur, et allié des grands jours, et celle actuellement défendue par le Président Issoufou Mahamadou se rejoignent à tous points de vue.
Car, comme il l'a déclinée dans son discours d'investiture, la vision du Président Issoufou est orientée vers le changement des comportements pour lutter au mieux , et ensemble, contre la force de l'habitude. Aussi, paraphrasant un passage du Saint Coran, il a rappelé que Dieu a dit: ''Je ne change pas un peuple tant qu'il ne se change pas lui-même''. Nous devons donc changer nos comportements, si nous voulons changer nos conditions de vie. Innover, inventer, créer, réfléchir en permanence à ce que chacun peut réaliser afin de faire, de notre nation, un havre de paix et un exemple de développement.
Chacun doit songer à apporter sa pierre à l'édification de la Nation : producteurs ruraux en lutte permanente avec la nature pour arracher à la terre la subsistance quotidienne, ouvriers, artisans, artistes, retraités, cadres du public et du privé, femmes de ménage, dockers, hommes d'affaires, jeunes des villes et de la campagne; analphabètes et scolarisés, etc., chacun a son mot à dire et sa brique à poser pour faire avancer le chantier. C'est dire, en un mot, que le Niger a besoin de toutes ses forces vives.
Alors, par l'unité et le rassemblement, par la solidarité et le travail fécond, par la détermination et l'abnégation, par la culture du compromis et du consensus, ressaisissons-nous en donnant une chance réelle à notre pays de se remettre sur les rails d'un avenir plus sûr et plus radieux.
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