Les sections de Belgique, de France et d’Allemagne relèvent non sans regret que, depuis la décennie 90, l’Afrique reste un continent en proie aux conflits de tous genres, malgré des efforts incessants et croissants de démocratisation et de bonne gouvernance.
L’alternance démocratique, moyen par lequel s’enracine la démocratie par une libre expression du suffrage universel, peine à s’y installer.
A défaut de s’opérer par la voie naturelle des urnes, cette alternance démocratique emprunte dans nos jeunes pays des phases cycliques qui donnent de l’Afrique, à tort ou à raison, l’image d’un continent en perpétuelle transition, en éternel recommencement.
Nous assistons donc à plus de vingt ans d’expériences démocratiques sans cesse interrompues par des conflits d’ordre essentiellement politique dans bon nombre de pays, dont le nôtre.
De ce constant, découle naturellement la profonde conviction, qu’avec les défis économiques et sécuritaires qui se posent à nos pays, la stabilité politique et institutionnelle s’impose comme un facteur essentiel dans le processus d’édification de nos Etats, un enjeu majeur pour l’épanouissement de nos populations.
Ainsi, à l’examen de la situation politique qui prévaut actuellement au Niger, des inquiétudes légitimes peuvent valablement en découler.
Le contexte de crise sécuritaire dans notre pays et dans la sous région, couplé au risque d’une instabilité institutionnelle ont conduit les sections PNDS TARAYYA de France, de Belgique et d’Allemagne à s’approprier et à saluer l’initiative du Président de la République de mettre tous les nigériens autour d’une même table en vue de la formation d’un Gouvernement d’Union Nationale.
Les Sections considèrent avec objectivité, que l’appel de son Excellence MAHAMADOU Issoufou constitue à tous points de vue une réponse politique majeure, courageuse et responsable au triple défi sus mentionné.
Il n’est point besoin de rappeler les conséquences fâcheuses et au demeurant suicidaires pour une nation de se laisser aller à un blocage institutionnel comparable à celui qui a suivi les élections pluralistes de 1993.
Point n’est non plus besoin de rappeler au souvenir et à la conscience populaire, les récents errements qui ont conduit aux régressions démocratiques que l’on sait et qui ont mobilisé beaucoup de nos concitoyens, exigé des sacrifices, pour un retour à un ordre constitutionnel, pourtant jadis considéré acquis.
A la grande satisfaction de tous, des responsables politiques nigériens de premier plan sont aujourd’hui salués à travers le monde ; admirés et respectés partout, pour avoir fait preuve de courage politique inédit, pendant la brève aventure du Tazartché, au nom de la défense de valeurs et de principes universels (démocratie, égalité, justice, liberté, solidarité, souveraineté nationale et bonne gouvernance).
Sur ces principes, la position de notre pays est constante et sans ambiguïté.
En effet, par la voix de son Président, le Niger a toujours délivré un message conforme aux idéaux de progrès, de bien-être social, de respect mutuel, de paix, d’entraide, de solidarité et de fraternité entre les peuple ; messages somme toute respectueux des droits de l’homme, des libertés fondamentales et des principes généraux de droit ; message axé sur la légalité internationale.
Le retour du Niger sur la scène politique internationale s’est imprimé grâce aux choix clairs du Président de la République, martelés avec force et conviction, en vue de juguler les crises sécuritaires de la sous-région. C’est le lieu ici de rendre un hommage appuyé à l’action vigoureuse de notre diplomatie.
Au plan intérieur, Le gouvernement de la 7eme République poursuit avec détermination le déploiement du programme de Renaissance.
Des résultats probants sont enregistrés en matière d’infrastructures et d’équipements, d’investissements dans le secteur de la défense nationale, d’avancées dans la modernisation de l’administration, de politiques sociales traduites par un recrutement massif de médecins et d’enseignants dans la fonction publique, une valorisation notable de la grille salariale, la lutte sans merci contre le chômage des jeunes, la mise en oeuvre du programme de logements sociaux, ou encore l’excellente gestion de la crise alimentaire et des inondations…
Il apparait clairement que l’argumentaire éculé tendant à surfer sur la vague d’impatience, somme toute légitime, pour dénigrer l’action du Gouvernement tombe ici de lui-même.
Pour rappel, le Président de la république a, déjà dans son discours d’investiture le 7 Avril 2011, appelé l’ensemble de la classe politique à participer à l’édification de la cité.
Il a réitéré sans cesse cet appel et avec insistance.
Les attentats d’Agades et Arlit ainsi que les attaques contre la prison civile à Niamey appellent à une vigilance accrue et à l’investissement de chacun.
Ils confortent le Président de la République dans sa volonté de constituer une Union Sacrée autour de la nation et dans l’intérêt du peuple nigérien, pour relever les défis qui se posent à nous, et assurer un environnement sécuritaire, politique et institutionnel, un climat de confiance favorable aux investissements, au développement économique et au progrès social.
La classe politique toutes tendances confondues, serait bien inspirée de prendre la mesure du fossé de plus en plus grandissant entre elle et les citoyens.
Par les errements de certains, elle n’a de cesse d’accréditer l’idée de sa propre disqualification aux yeux du peuple souverain dont les sacrifices permanents s'assimilent à une fatalité.
Un gouvernement d’union ou de large ouverture est une opportunité pour notre pays et pour le processus démocratique qui l’anime. Il aurait le mérite de rassembler les filles et les fils du Niger pour la poursuite du combat : relever le défi de la pauvreté, éradiquer l’illettrisme des masses rurales, accroitre les efforts en matière d’infrastructures et d’équipements au profit du peuple, gagner la bataille contre le chômage notamment des jeunes, accélérer la modernisation de l’Etat et l’efficacité du service publique, poursuivre et accentuer la couverture éducative et sanitaire des populations, oeuvrer avec abnégation à la consolidation des acquis démocratiques et à la pérennisation des institutions…
Dans ce cadre, les acteurs politiques auraient la légitimité et la puissance politique nécessaire pour établir un nouveau contrat moral avec le peuple, un pacte résolument républicain qui porte notre quête et notre volonté communes d’une République Exemplaire et Durable.
Il est dès lors impératif de libérer les énergies, en soldant de façon décisive tous les passifs encombrants qui lestent la marche de la République vers le progrès permanent, perpétuel, éternel.
C’est dans cette cohérence que réside la noblesse et la justification de l’initiative du Président de la République dans le dessein exclusif de servir ensemble le peuple souverain.
Fait à Paris le 4 Août 2013
Les Sections en Europe:
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