Crise du CDS-Rahama Les jours de Abdou Labo sont comptés au gouvernement Le puissant ministre de l’Intérieur, Abdou Labo s’est lui-même mis sur la sellette en organisant des manifestations pour fêter l’anniversaire du CDS-Rahama il y a quelques semaines.
En fait, en célébrant en aparté cet anniversaire comme l’autre aile du parti de Mahamane Ousmane alors que le dernier jugement en appel a consacré la tenue du dernier congrès du parti ayant vu l’exclusion des Abdou Labo ce dernier n’aurait pas respecté une décision de justice. Certes le ministre Labo a sollicité un pourvoi en cassation mais le jugement n’est pas encore rendu. En conséquence, c’est le jugement en appel qui est juridiquement valable. Selon l’opposition, en organisant un anniversaire parallèle, le ministre de l’Intérieur s’est donc rendu coupable de violation de la Constitution et la charte des partis politiques. Et l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), dont Mahamane Ousmane est président, n’est pas restée de marbre fasse à cette situation.
« Le Groupe parlementaire de l’ARN a déposé une interpellation du Ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, au sujet de cette grave violation de l’Article 117 de la Loi fondamentale et de l’article 64 de la Charte des Partis Politiques. Mais sur proposition du Président de l’Assemblée Nationale la demande d’interpellation a été retirée au profit d’un échange direct avec le Président de la République sur la question. Cette rencontre a eu lieu le 17 janvier 2013, en ma présence en tant que Chef de file de l’Opposition et en présence des Présidents des groupes parlementaires. Le Chef de l’Etat a promis de s’en saisir personnellement et a pris le ferme engagement d’apporter des solutions adéquates pour le règlement de ce dossier.
explique Seyni Oumarou Chef de File de l’opposition lors de la cérémonie de présentation de voeux de l’ARN.
Davantage péremptoire, Seyni Oumarou proclame : « J’aimerai dire, du haut de cette tribune, qu’il n’y a jamais eu d’affaire Abdou Labo. Il n’y a pas d’aile Abdou Labo, il y a un seul parti politique du nom de CDS-RAHAMA dont le Président s’appelle Mahamane Ousmane. » Ainsi, dans un excès de zèle, et apparemment sans conseil juridique approprié, Abdou Labo a mis le président de la République dans une situation inconfortable. Issoufou Mahamadou voudrait sans doute résoudre cette affaire en évitant que le débat se fasse à l’Assemblée nationale devant le monde entier. Mais sa marge de manoeuvre est assez réduite car tout règlement à l’amiable suppose une éviction du ministre Labo du gouvernement. Or, c’est pour son soutien à la candidature de Issoufou que Labo a coupé les ponts avec ses amis du CDS-Rahama. Alors qu’en sera-t-il si le chef de l’Etat le remercie pour justement faire plaisir au CDS et à l’opposition ?
Amadou BELLO
09 février 2013
publié le 06 février 2013
Source : Le Monde d’Aujourd’hui
