A l'instar des autres pays du monde, le Niger fait face au développement fulgurant des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et avec elles, l'apparition d'une nouvelle forme de criminalité. Dans les sphères des internautes, elle est appelée cybercriminalité ou criminalité par le canal des médias électroniques. Cette cybercriminalité est d'ailleurs en constante augmentation. Elle se caractérise, dans notre pays, par le nombre sans cesse croissant de ses victimes. Ces derniers se font souvent usurper leur identité grâce aux canaux sociaux, et leurs informations sont utilisées à des fins d'escroquerie.
L'internationalisation des échanges, la rapidité des transactions, la disparition des frontières (cyberespace) ont contribué au développement de cette nouvelle forme de criminalité. Des entités criminelles organisées et originaires de divers pays sont autour des utilisations déviantes des NTIC. Il s'agit donc d'une nouvelle forme de criminalité et de délinquance qui se distingue des formes traditionnelles qu'on a l'habitude de voir au Niger, car elle se situe dans un espace virtuel, le ''cyberespace''.
Quand les cybercriminels s'engagent et s'attaquent aux citoyens, il va de soi que notre pays doit se doter de compétences et de structures d'investigation en la matière, afin de lutter et de réduire chaque jour les méfaits de celle-ci.
Pas de statistiques récentes sur l'Afrique. Mais selon le chef d'Interpol Khoo Boon Hui, en 2012 la cybercriminalité a représenté un coût financier de 750 milliards d'euros par an en Europe (plus important que les coûts combinés des trafics de cocaïne, marijuana et héroïne). D'autres études, menées par le FBI et IBM en 2006, estiment que la cybercriminalité coûterait 67 milliards de dollars par an, rien qu'aux États-Unis.
Aujourd'hui, nous retrouvons la plupart de nos citoyens sur le plus grand réseau social mondial (Facebook). Certains sont les promoteurs et les administrateurs de leurs comptes. D'autres laissent la gérance de leur page à une personne de confiance. Tandis que certains comptes nigériens sont administrées par des criminels, qui ont usurpé l'identité de leurs victimes pour en faire des outils d'escroquerie, de vol, et une panoplie d'autres utilisations criminelles destinées à discréditer et ternir leurs images.
Et pourtant, il existe une convention internationale destinée à maitriser ces pratiques néfastes. Interpol a les compétences pour juguler ce problème. Certains pays ont signé des conventions sur la cybercriminalité qui prévoit des formes d'entraide correspondant aux pouvoirs qu'un État membre puisse agir pour le compte d'un autre État dans la recherche de preuves électroniques. En outre, toute donnée obtenue devrait être rapidement communiquée à l'État intéressé.
La convention sur la cybercriminalité de 2001 poursuit trois objectifs déterminés d'une part à l'harmonisation des législations des États signataires, à la modernisation de ces législations, notamment en matière procédurale ; et d'autre part, à l'amélioration de la coopération internationale en matière d'extradition et d'entraide répressive. Ce texte international forme un complément aux lois nationales pour contenir le phénomène de cette nouvelle criminalité dont on ignore encore toutes "les couleurs" et les menaces.
Les infractions liées à la cybercriminalité regroupent ''toutes les infractions pénales susceptibles de se commettre au moyen d'un système informatique généralement connecté à un réseau''. Il en existe quatre. La première concerne les infractions informatiques. Il s'agit de la falsification et la fraude informatique. Les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données, les traitements non autorisés de données personnelles (comme la cession illicite des informations personnelles), les infractions aux cartes bancaires, les chiffrements non autorisés ou non déclarés, ou encore les interceptions. Quant à la seconde, elle énumère les infractions liées aux atteintes à la propriété intellectuelle et aux droits connexes. Autrement dit, le partage non autorisé, via Internet, des œuvres protégées; les escroqueries en ligne ; le blanchiment d'argent ; la contrefaçon ou toute autre violation de propriété intellectuelle. Pour ce qui est de la troisième, elle touche aux infractions contre la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données et systèmes, sans compter l'accès illégal, l'interception illégale, l'atteinte à l'intégrité des données ou des systèmes. Enfin, la quatrième s'appuie sur les infractions de contenu. On fait référence à la pornographie enfantine. Le protocole additionnel inclut la propagation, via Internet, d'idées racistes et xénophobes, la pédopornographie, l'incitation au terrorisme et à la haine raciale sur internet, les atteintes aux personnes et les atteintes aux biens.