S’il y a eu un discours à la Nation qui a fait beaucoup languir les nigériens, c’est bien celui prononcé la veille du 3 août dernier à partir de 21 heures.
D’aucuns se sont demandés pourquoi il a fallu attendre une heure aussi tardive même s’il y avait l’obligation de finir les prières du jeûne durant la nuit. Toujours est-il que beaucoup d’entre nous avaient pensé que l’instant était suffisamment solennel pour qu’il prenne autant de temps ! Mais le jeu en valait la chandelle serions- nous toutes de dire, car tout le monde était sûr qu’une importante annonce serait faite à l’occasion : celle de la formation d’un gouvernement d’ nationale. Celui-là même qu’on nous a fait croire indispensable si l’on veut que la Nation nigérienne marche.
Or, au lieu de cela, le président Issoufou Mahamadou avec les traits tirés consacrera les ¾ de son temps d’antenne à tourner autour du pot, pour ne parler véritablement du sujet qu’à la fin de son adresse à la Nation. Contrainte oblige car les Nigériens n’attendaient que ça. Malheureusement, ils resteront sur leur faim, malgré le bilan des promesses réalisées par le gouvernement dans le cadre du Programme de renaissance du Niger dressé par le chef de l’Etat. Un résultat reluisant à tous points de vue se dégage de ce bilan et des perspectives non moins encourageantes qui s’affichent sur le cadran de la locomotive Niger.
Ce qui n’a pas empêché le président de la République de réitéré une fois de plus, son souhait d’aboutir à la formation d’un gouvernement d’ nationale dans notre pays. Pour lui deux raisons fondamentales militent en faveur d’une telle démarche, à savoir l’instabilité politique connue par le Niger et la situation sécuritaire qui prévaut dans la zone sahélo-saharienne. Qu’à cela ne tienne, les Nigériens ne comprennent toujours pas la nécessité qu’il y a vraiment à mettre en place un gouvernement d’ nationale, surtout après seulement deux ans d’exercice du pouvoir par la majorité actuelle. Comment peut-on s’essouffler déjà en chemin alors qu’il reste encore trois ans.
Pourquoi vouloir le faire vaille que vaille alors que toutes les réalisations ont été une réussite incontestable ? C’est cela que nos compatriotes ne comprennent toujours pas et qu’en fin de compte, le chef de l’Etat ne fait qu’annoncer aux Nigériens qu’il est toujours à courir derrière l’opposition politique et à la supplier de lui venir en aide, sinon bonjour les dégâts. En disant haut et fort accorder sa confiance totale à son Premier ministre Brigi Rafini, Issoufou Mahamadou coupe en même temps l’herbe sous les pieds de l’opposition qui semblerait s’intéresser à ce poste de haut prestige.
Dans tous les cas et étant donné que la mise en place d’un tel gouvernement n’a rien d’anticonstitutionnel, si les choses traînent jusqu’à présent, estiment les Nigériens moyens, c’est à cause du partage du gâteau qui ne manquera pas d’être sérieusement entamé pour satisfaire tout le monde. Au sortir donc de ce message à la Nation du chef de l’Etat, les Nigériens sortent déçus et se demandent à quand la fin de cette prière de théâtre avec l’opposition dont il n’arrive visiblement pas à maîtriser le déroulement. Le choix même s’il doit être cornélien doit se faire pour le bien-être du peuple nigérien à qui on a pratiquement rien demandé encore.
Alors qu’il s’agit de l’avenir de son pays qui semble faire du sur place, pendant qu’ailleurs on progresse sans hésitation et sans tergiversation. Qu’on ne le dise donc, le développement socio-économique de la locomotive Niger est à ce prix là.
