Un proverbe de chez nous dit que « Si la main qui donne dit qu’elle a honte, que dira alors de la bouche qui demande ? » Nous assistons depuis un certain temps à l’insistance des acteurs de la majorité au pouvoir à vouloir vaille que vaille associer l’opposition politique à la gestion du pouvoir de la 7ème République.
Les raisons avancées, on le sait bien à présent, sont à des années lumières des vraies préoccupations que cache cette démarche du pouvoir. En effet, l’idée de la formation d’un gouvernement d’union nationale a d’abord commencé par faire l’unanimité au sein de la majorité au pouvoir. Les efforts conjugués des présidents Issoufou Mahamadou et de Hama Amadou sur cette question ont fini par convaincre les plus récalcitrants autour d’eux d’accepter leur proposition de formation de ce gouvernement de large ouverture. A cette étape déjà, on aurait dû demander à chacun des deux leaders de définir clairement le contenu de leur proposition. Cela aurait permis de se rendre compte s’ils partageaient la même compréhension et, surtout, on aurait évité d’assister au marchandage en cours autour de cette question.
Le président Issoufou lui même en est conscient, raison pour laquelle il s’échine à solliciter la participation de l’opposition à la gestion des affaires. Comme on le voit, les choses sont loin d’être ce que l’on a toujours cru et voulu faire croire au peuple. Certes, il y a un gigantesque feu allumé de l’autre côté et qui est constamment attisé par une armada de gens qui excellent en la matière et qui s’investissent aux côtés de l’opposition pour critiquer les choses.. Reconnaissons juste que nous nous sommes trompés de vision et, dans tous les cas, le proche avenir est là pour nous édifier.
Ceci dit, c’est donc consommé, ou presque, que la classe politique dans son ensemble a accepté enfin de participer au gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas si évident que cela du moment où on assiste chaque jour que Dieu fait à des dires et à des redites qui ne favorisent pas une compréhension claire de la situation. En effet, au moment où on est presque rassuré par le discours du 2 Août du président de la République sur cette participation qui parait inéluctable et totale, le président par intérim du parti rose donne quant à lui un autre son de cloche : on fera avec ceux qui voudraient bien y participer, sans forcer la main à qui que ce soit. La bataille n’est donc pas gagnée quant à la participation de tous au gouvernement de large ouverture. C’était évident quand même car certaines conditionnalités posées par certains bords faisaient vraiment figure d’un refus implicite. Cela veut tout simplement dire que nous allons assister au même scénario du début : l’Alliance l’Alliance tend la main, l’opposition la repousse. A quand donc le gouvernement d’union nationale tant voulue par le Président de la République ?