Maladie infectieuse et intertropicale, le paludisme se propage entre humain par l'intermédiaire d'un moustique précisément l'anophèle femelle. Cette maladie qui continue de faire des millions de victimes chaque année à travers le monde notamment en Afrique et en Asie, reste encore une préoccupation majeure en dépit des efforts fournis par les autorités politiques appuyées par les organismes internationaux tels que l'OMS, l'Unicef. A Niamey, cette maladie frappe à tout moment de l'année. Ce que confirme la situation dans les Centres de santé intégrés de Banga Bana et de Saguia, deux (2) quartiers du 5ème arrondissement communal.
Créé en décembre 2011, le Centre de Santé Intégré de type II de Banga Bana a selon Mme Lagaré Rahama, major, la charge de veiller à la couverture sanitaire de plus 25 000 habitants alors même que sa couverture normale varie entre 10 000 et 15 000 habitants. Une situation qui conduit à un risque de débordement du personnel soignant surtout dans les grandes périodes d'admission des malades notamment en période de pic du paludisme. Cette maladie a la propriété de s'aggraver jusqu'à la convulsion. Tout de même, le personnel s'active pour donner le meilleur de lui même car le centre reçoit chaque jour des visiteurs malades de tous les âges.
Mieux, ce nouveau centre accueille de plus en plus des femmes auxquelles on prescrit des comprimés anti paludéen. En dehors de cette méthode curative du paludisme, le centre prescrit aussi des mesures à prendre pour prévenir le paludisme aux femmes qui viennent pour les consultations pré et post natales. Ainsi, la question d'hygiène leur est enseignée telle que la propriété du corps, une alimentation équilibrée, un environnement sain, sans oublier de garder les enfants loin des endroits insalubres. Le paludisme est une maladie qui s'observe à tout moment dans toute la communauté urbaine de Niamey. '' Ce qui veut dire que la chaine de transmission s'affaiblie seulement mais ne s'interrompt pas même dans la période non hivernale'', confie Mme Lagaré Rahama, major du CSI Banga Bana.
De leur coté, M. Abdoul-Aziz Abdoulaye et Mme Boubacar Fatouma, tous infirmiers au CSI Saguia précisent que la période d'admission intensive des malades paludéens dans leur centre va surtout de juillet à septembre. Ainsi grâce au cahier de notations communément appelé cahier individuel qui récence les MDOs ou Maladie à Déclaration Obligatoire, il ressort qu'au cours de la période avril et mai 2013, ce CSI a enregistré 224 cas de malades souffrants du paludisme. Au cours de la première semaine d'Août 2010, le CSI a noté 287 cas contre 223 cas à la deuxième et 499 cas d'admission des paludiques dans la dernière quinzaine de la même période.
Et le centre a enregistré son chiffre record des malades atteints du paludisme en octobre 2010 avec un chiffre de 322, 282, 260, et 139 cas respectivement en première, deuxième , troisième, et quatrième semaine du mois, soit 1192 cas dans le même période d'octobre 2010. En ce qui concerne les enfants, il faut dire que c'est la tranche de zéro à moins de quatre ans qui bat le record avec 120 cas en Août 2010, puis vient celle de zéro à moins d'un an avec 46 cas alors que le taux des enfants de cinq à moins quatorze ans et les adolescents de quinze à moins de vingt huit ans est de seulement 29 et 28 cas. Quant aux femmes enceintes, 22 cas seulement ont été identifié en octobre 2010.
Par ailleurs, selon les responsables de ce centre, les moustiquaires imprégnées que reçoit le CSI de Saguia sont largement en dessous de la demande. La dernière livraison octroyée par la Croix Rouge et le Croissant Rouge, CICR, d'une quantité de 100 moustiquaires date d'Avril dernier. Ce geste certes noble mais insuffisant a besoin de l'accompagnement de tous en particulier celui de l'Etat mais aussi de tous les partenaires qu'il soit ONGs, associations ou organisme qui luttent contre le paludisme en particulier et en général dans le domaine de la santé au Niger. Le CSI ne compte actuellement que trois personnels à savoir deux infirmiers et un major. Ce qui explique souvent leur débordement en période de pic du paludisme.
C'est pourquoi, il organise des séances de sensibilisation et des techniques d'imprégnation à l'endroit de la population-cible en lui expliquant le danger du paludisme et en l'outillant sur les meilleures pratiques préventives et curatives. Mais cet effort mérite d'être encouragé surtout en dotant le centre en produits chimiques leurs permettant de traiter les moustiquaires. En plus, le CSI n'a qu'une seule salle d'accouchement. Ceci est foncièrement une porte ouverte au risque de propagation du paludisme. Mais avec le chantier de la maternité en cours, il y a là une lueur d'espoir qui changera positivement le visage du CSI Saguia et les conditions de travail de son personnel ainsi que les conditions de vie des populations couvertes par ledit centre.