La fin justifie les moyens, explique Machiavel. C’est en substance ce qui est train de se passer depuis que notre classe politique a achevé de s’entendre pour gérer ensemble les affaires publiques du pays. Mais s’il est facile de s’entendre pour partager, il reste que la cohabitation va devenir difficile pour cette génération qui est arrivée à son seuil de non retour.
Rien ne va, donc, empêcher à Issoufou Mahamadou d’avoir son gouvernement d’ nationale. Pour cela, tout est mis en oeuvre pour obtenir le silence complice de tous à défaut d’une adhésion populaire. L’avis de la Cour Constitutionnelle a été requis comme une suprême absolution pour vaincre les scrupules. Les interventions des politiciens louent cette nouvelle forme de gouvernance où personne, pas même Issoufou Mahamadou, ne demande pardon à ces familles nigériennes qui avaient suivi, les yeux fermés, la lutte de la CFDR dans les larmes, le sang et la mort, y compris celle du Père Fondateur de l’ANDP- Zaman Lahiya.
Comme des moutons de panurge, les citoyens doivent tourner la page, tout oublier, tout pardonner parce que la classe politique le veut comme ça ! Demain, oui, quand demain le vent de leurs intérêts tournera, ils reviendront vers le même peuple pour lui demander de reprendre la lutte autour des valeurs et principes que la classe politique foule aujourd’hui au pied dans une ambiance de connivence, de reniement et d’incapacité politique. Les dieux de la politique nationale ont décidé, il faut suivre. A bas le gouvernement d’ nationale ! Vive le gouvernement d’ nationale !
A l’instar de la gestion du régime de la renaissance, le gouvernement d’ nationale sera une expérience douloureuse et fatidique pour notre peuple si la loyauté politique n’est pas de mise. Cette fois-ci, Issoufou Mahamadou, Hama Amadou, Seyni Omar et Mahamane Ousmane sont arrivés à un seuil où ils n’ont pas droit à l’erreur. Ils ont décidé de se mettre ensemble, et bien, qu’ils nous épargnent de leurs jérémiades des femmes capricieuses, qu’ils se montrent dignes de la confiance des Nigériens, qu’ils travaillent pour l’intérêt national, pour le bonheur du peuple ou qu’ils se démettent.
Nous disons cela parce qu’il suffit de regarder le parcours de ces hommes politiques pour se rendre compte qu’il est tissé d’histoire de trahison, de retrouvailles et de dés. Et si l’esprit de revanche, aiguisé par la rancune innée chez certains, selon les dires, il n’y a pas fort à parier pour la longévité de ce ‘’souroundou’’. Alors, s’ils doivent échouer, le peuple nigérien, qui a déjà produit un million d’Issoufou Mahamadou, de Hama Amadou, de Seyni Oumarou ou de Mahamane Ousmane, sera suffisamment fort pour les envoyer à la retraite pour incapacité. Le peuple peut être trompé pendant un temps… Le moment de la vérité est venu. Il faut faire ses choix. !
