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Lutte contre le terrorisme au Niger : Côtés pile et face d’un gouvernement d’union nationale
Publié le vendredi 16 aout 2013   |  le pays




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Un gouvernement d’union nationale de large ouverture a été mis en place au Niger la semaine dernière par un Premier ministre touareg, Brigi Rafini, nommé par le président Mahamadou Issoufou. Ce gouvernement, contrairement au précédent, regorge de différentes sensibilités de la classe politique. Il semble que l’objectif visé par le président nigérien, Mahamadou Issoufou, est non seulement de faire appel à toutes les compétences pour bâtir le pays, mais aussi de régler le problème d’insécurité que connaît le pays depuis un moment avec la menace djihadiste et les prises d’otage au Nord du pays. Le Niger, se considérant en guerre, a donc fait appel à tous ses fils à l’unisson. Vu sous cet angle, l’acceptation de cette main tendue du pouvoir par certains partis de l’opposition est noble. On ose croire que la synergie des idées et des compétences permettra au Niger de lutter contre la menace djihadiste et d’instaurer un climat de paix. Reste qu’une analyse plus approfondie du geste du président Mahamadou Issoufou à l’endroit de l’opposition, à mi-parcours de son mandat, suscite quelques interrogations. Pourquoi un gouvernement d’union nationale ? Mahamadou Issoufou a-t-il voulu à dessein que l’opposition soit aussi comptable d’un éventuel échec du régime dans sa difficile lutte contre l’insécurité ? En tout cas, le chef de file de l’opposition nigérienne Seyni Oumarou, le président du parti MNSD-Nassara et certains de ses camarades se sont montrés réservés. Sans doute ont-ils vu dans l’appel du pied du président Issoufou un piège. Ils ont refusé de participer à ce gouvernement d’union nationale. On peut aussi comprendre l’attitude de l’opposition radicale, qui entend jouer son rôle de contre-pouvoir et laisser le régime jouer le sien. Ce faisant, Seyni Oumarou et ses camarades s’inscrivent dans une logique républicaine et ne manqueront pas d’exploiter politiquement les failles du régime en termes de lutte contre le terrorisme, comme sujet de campagne pour les échéances électorales à venir. Il faut aussi dire que les gouvernements d’union nationale, dont sont friands les Africains, ne sont pas un remède infaillible pour gérer les crises. Dans bien des cas, les gouvernements de rassemblement ont eu le mérite de brouiller le jeu politique et de figer les institutions dans une sclérose. Le Mali en a vécu l’expérience.

Issa Ben TRAORE

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