Décidément, l’initiative d’un gouvernement d’union nationale a permis aux nigériens de comprendre non seulement nos institutions mais aussi les hommes qui nous gouvernent. Il suffit de les regarder à la loupe pour se rendre à l’évidence.
Le seul sport qui vaut la peine est sans commune mesure la politique du ventre, une attitude qui les rend vulnérables. Pour mieux cacher son jeu, chaque régime s’exerce à démontrer qu’il est le meilleur en matière de gestion. Un exercice à la limite monotone qui ne profite aucunement aux populations pour lesquelles il est sensé assurer le bonheur. Mais les politiciens continuent à croire que le peuple est dupe.
Après un examen minutieux de ce que les nigériens peuvent appeler désormais « affaires Gouvernement d’union nationale » on peut sans se tromper dire que Mahamadou Issoufou a vraiment raison de susciter ce débat. Et pourtant, le fait de demander à tous les fils du Niger de se mettre ensemble pour travailler au nom du pays est louable. Cette logique permet de transcender les clivages pour mettre l’intérêt du Niger au devant de toute considération et tout intérêt clanique.
Mais depuis que le président de l’Assemblée nationale Hama Amadou l’a émise et que le président de la République, Issoufou Mahamadou l’a réitérée à chaque occasion, certains nigériens ont rapidement saisi l’opportunité pour manipuler les consciences. Les anti- gouvernement d’union nationale et les défenseurs ont trouvé une tribune pour jouer au cache-cache. Est-ce que le Niger a réellement le temps pour s’amuser ? Une chose est claire, l’idée du gouvernement d’union nationale est réellement combattue dans le camp du pouvoir comme celui de l’opposition. Mais ce que l’opinion nationale ne comprend pas, c’est la légèreté avec laquelle l’ARN traite cette proposition de modèle de gestion. Pourtant l’opposition compte des partis puissants comme le MNSD-Nassara, la deuxième force politique et la CDS-Rahama, la quatrième force. Ces deux poids lourds ont cru pouvoir jouer sur la tergiversation et la spéculation pour contraindre le pouvoir à leur donner une part plus grande et ils sont finalement tombés dans leur propre piège. Voilà qu’ils sont tous minés par une division et voués à l’éclatement s’ils ne font pas attention. La politique du ventre a eu raison sur les motivations politiques, voilà qu’il est bien fait pour un parti comme le MNSD qui se confine à un jeu larvé. Sinon, comment comprendre que ces deux partis choisissent de faire profil bas et de jouer à la prolongation alors qu’ils ont la possibilité de dire Oui ou Non en toute responsabilité à la proposition du Président de la république. Pourtant, en tant qu’opposition responsable, elle a choisi de soutenir le président de la république pour l’envoi du contingent au Mali. L’ARN pouvait aussi accompagner le pouvoir dans la limite de ses prérogatives sans susciter un débat inutile. Prendre une position claire était la meilleure tactique pour deux partis qui ont respectivement donné au Niger deux présidents démocratiquement élus- Aujourd’hui le vent de la division qui plane sur ces deux partis les pousse à aller à la mangeoire ou mourir. Voilà le destin presque vulgaire de deux grands partis.
Les Nigériens sont unanimes aujourd’hui, si l’initiative d’un gouvernement d’union nationale peut causer la déchirure au sein de l’opposition alors elle doit faire son propre mea-culpa pour ne pas sombrer.
L’histoire donne finalement raison à Mahamadou Issoufou et confirme qu’il est le zaki politique du Niger.