Le Niger risque d’être confronté à une "invasion massive" de criquets pèlerins, un risque majeur pour les cultures de ce pays en difficulté économique.
"Des effectifs importants de criquets, tout stades de développement confondus, sont observés dans le nord désertique nigérien, allant des ailés de 500 à 750 individus par hectare, aux larves de 1 000 à 7 200 par hectares", a indiqué dimanche 18 août le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, dans son dernier Bulletin publié à Niamey.
"Il s’agit d’un signe évident que les criquets sont en train de se reproduire de façon échelonnée dans les foyers les plus actifs du pays", prévient l’agence onusienne.
Le retour des pluies en juillet a créé des conditions écologiques "très favorables" à l’éclosion dans le désert nigérien et dans les pâturages du sud, explique l’OCHA."On pourrait s’attendre aussi à l’arrivée de criquets du Sud algérien, ce qui va du coup augmenter les populations, qui en l’absence de contrôle, pourra provoquer une invasion massive", dit l’ONU.
Actuellement, la campagne agricole bat son plein au Niger, pays très sec, souvent confronté à de sévères crises alimentaires du fait de la sécheresse ou des dégâts causés par les criquets. Plus de 80 % des 17 millions de Nigériens vivent d’une agriculture archaïque et très dépendante des pluies. Des responsables du Centre nigérien de lutte antiacridienne (CNLA) ont récemment assuré à avoir pris des mesures visant à "prévenir une invasion acridienne". Mais selon l’ONU, seuls quelque 52 millions francs CFA (environ 79 000 euros) sont disponibles sur les 117, 6 millions de francs CFA (178 000 euros) nécessaires pour "traiter et neutraliser" les concentrations de larves.