Depuis la publication de la liste de la nouvelle équipe gouvernementale, issue du remaniement en profondeur du gouvernement, la controverse s'est installée au sein de la classe politique nationale. En effet, au regard des multiples réactions enregistrées ici et là, force est de réaliser que c'est un vent de discordances des voix, sur fond de grincements de dents, qui souffle aussi bien à l'intérieur de certaines formations politiques qu'au sein des alliances. Aussi, assiste-t-on à l'éclosion d'une atmosphère de veillée d'armes au niveau des états majors des partis politiques où on renoue avec les déclarations intempestives relayées par des débats houleux sur les plateaux des télévisons de la place. Ainsi, samedi dernier, c'est le Moden/FA Lumana, deuxième plus grand parti de la majorité au pouvoir réuni au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), qui annonçait la suspension de sa participation aux activités du gouvernement jusqu'à nouvel ordre.
Réagissant à cette déclaration du parti allié, le PNDS-Tarayya a appelé, hier, par une déclaration qu'il a rendue publique, le MODEN FA Lumana à reconsidérer sa position, tout en ajoutant que « ce faisant, il ferait preuve de sens des responsabilités dans l'intérêt supérieur de la nation».
Intérêt supérieur de la Nation : le mot est lâché ! Car, dans cette situation qui commence à préoccuper tous les Nigériens épris de quiétude et de bonheur pour notre cher pays - et ils sont les plus nombreux ! - le maître-mot reste et demeure la sauvegarde de l'intérêt supérieur du Niger. Aussi, dans ce concert de débats et de déclarations, nul ne doit perdre de vue que le devoir qui nous incombe à tous est de faire triompher le Niger, ce pays que nous aimons tous et qui nous a tout donné : la paix et la quiétude, la fraternité et l'unité, la dignité tout court... Ce sont là des valeurs que nous nous devons de préserver de toute incertitude, quels qu'en soient la situation et les motifs qui la sous-tendent.
Les acteurs politiques nationaux le savent plus que n'importe qui : l'heure reste cruciale sur le plan sécuritaire. Et, pour être sûrs de pouvoir exorciser les démons du terrorisme et l'insécurité tapis dans l'ombre et toujours prêts à sévir, nous avons besoins de souder nos rangs pour faire échec à toute velléité d'agression contre les enfants du Niger. Aussi, face aux impératifs de développement, nous avons besoin d'une stabilité et une cohésion sociale renforcées. C'est pourquoi, nous avons bon espoir que nos acteurs politiques tairont leurs incompréhensions pour se retrouver au plus vite autour d'unes table pour ne parler que de l'intérêt du Niger. Car, assurément, nous n'avons pas le droit de sacrifier l'intérêt national sur l'autel des intérêts individuels. De toute cette clameur soulevée par les déclarations et autres interventions hautement médiatisées, il apparaît que la corde de la discorde se résume au partage des postes ministériels. Toute chose qui nous éclaire bien sur l'opinion que nombre de nos concitoyens se font du sens et du contenu de la fonction ministérielle. Car, à notre entendement, on est ministre, non pas pour se servir, mais plutôt pour servir son pays. Hélas, au regard de toutes les turbulences nées de la formation de la nouvelle équipe ministérielle, tout nous laisse craindre que du mot ministre, beaucoup de gens ne retiennent que la fortune et autres privilèges liés à la fonction. D'où cette course acharnée aux postes...Non, nous avons un édifice à bâtir, un pays qui attend d'être érigé au rang des Nations qui gagnent ! Et ce pari, nous ne pouvons le gagner qu'avec des ministres compétents, dévoués au travail et ayant une claire conscience du fait que seul l'intérêt supérieur de la Nation doit primer.