Le Chef du gouvernement, Brigi Raffini, était dimanche soir, l’hôte du président du MODEN/FA Lumana et président de l’Assemblée nationale Hama Amadou. La rencontre qui a duré plus d’une heure entre les deux personnalités avait l’air d’une simple visite de courtoisie mais était en réalité liée à la récente décision prise par le Lumana de suspendre sa participation au nouveau gouvernement dit « de large ouverture » formé il y’a moins d’une semaine.
Le parti de Hama Amadou est le premier allié du PNDS, le parti du Président de la République mais également de son premier ministre. Constitutionnellement, en l’absence du Président de la République, en vacances, la gestion des affaires de l’État est assurée par le Chef du gouvernement. Bien que le Président soit attendu à Niamey pour prendre en charge la direction de la gestion de cette crise provoquée par son initiative de former un gouvernement nationale, Brigi Rafini semble vouloir prendre les devants et jouer au médiateur surtout que le Moden Lumana s’est dit encore ouvert au dialogue. Cependant, il reste à savoir la marge de manœuvre dont dispose réellement le Chef du gouvernement. Dans une déclaration publiée quelques heures plutôt, son parti le PNDS Tareyya a relevé le fait que les négociations que réclament son allié sont du ressort du Président de la République.
Certains observateurs de la scène politique estiment, d’ailleurs et à juste titre, que si la médiation entreprise par le Chef du gouvernement constitue un premier pas encourageant, elle pourrait être appréhendée par les partisans de Hama Amadou comme une fin de non recevoir par rapport à la requête exprimée par leur parti. Le Chef du gouvernement ne pourrait, tout au plus, proposé au Lumana que de veiller à renforcer les attributions des ministères qui lui sont attribués. Dans sa déclaration de samedi dernier, le MODEN/FA Lumana, a justifié sa décision par l’approche qui a été faite par le Président de la République dans la formation du nouveau gouvernement ainsi que le quota qui lui a été réservé. De même, il a critiqué les velléités du Président de chercher à l’isoler de la gestion des affaires de l’État. En clair pour Hama Amadou et compagnie, la clé de résolution de la crise se trouve entre les mains du Président de la République Issoufou Mahamadou.