Au moment où le syndicat des artistes se mobilise, l'Etat, lui, s'active pour professionnaliser le secteur artistique et culturel en vue de faire en sorte que les artistes vivent de leur art. En effet, selon son Directeur Général, M. Oumarou Moussa, l'Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC) est en train de mettre les bouchées doubles afin de favoriser l'avènement de véritables entreprises artistiques et culturelles au Niger pouvant grandement contribuer au développement socio-économique du pays.
Créée par l'Ordonnance N° 2009-24 du 3 novembre 2009 et opérationnelle depuis Juin 2011, l'Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC) va en effet accueillir le 25 août 2013 une mission de deux experts de l'UNESCO chargée, depuis novembre 2012, de dresser le bilan diagnostic des industries culturelles, d'élaborer la stratégie d'intervention assortie d'un plan d'actions de l'APEIC pour la période 2012-2015, etc.
D'ores et déjà, pour favoriser la formation et l'encadrement des artistes et industries culturelles en communication des entreprises, marketing ou en comptabilité, l'APEIC compte signer des accords de partenariat avec des institutions de formation spécialisée comme le CNPG, l'IFTIC, etc.
Mieux, selon M. Oumarou Moussa, «un cadre de concertation des partenaires techniques et financiers du secteur culturel comme la France, la Suisse, l'Union européenne ... sera créé pour inciter ceux-ci à financer des projets culturels au Niger ».
Du reste, l'APEIC va organiser les 10 et 11 septembre 2013 au Palais des Congrès de Niamey des « journées d'information et de sensibilisation» des banques de la place. Ces journées d'information regrouperont, outre les banquiers, une soixantaine d'intervenants dont vingt porteurs de projets culturels sélectionnés après deux appels à projet lancés par l'APEIC ainsi que des responsables de groupements professionnels comme les chefs d'orchestre.
«Nous voulons amener les banques à comprendre que les entreprises et industries culturelles peuvent être rentables car, en dehors de ECOBANK, toutes ces banques pensent que la culture est un secteur à risque ».
En fait, le jeu est jouable pour qui sait que l'APEIC compte, pour convaincre les banques, sur le «Fonds de garantie des industries culturelles de l'Afrique de l'Ouest» ouvert et financé par la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO avec l'appui de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Nonobstant la réduction de son budget – qui tombera de 100 millions en 2013 à 90 millions de francs CFA en 2014 - l'APEIC est déjà à pied d'œuvre pour élaborer son planning de 2014.
Vivement que tout cela aboutisse pour une meilleure et plus visible affirmation du Niger dans le concert des Nations.