Le 4ème vice-président de l'Assemblée Nationale, M. Mohamed Ben Omar, a présidé, hier matin, l'ouverture des travaux d'une journée parlementaire de lutte contre la traite des personnes et la corruption.
Impliquer la représentation nationale dans la lutte contre la traite des personnes et la corruption par la formulation de propositions d'amélioration des cadres légaux de lutte contre ces deux fléaux : tel est l'objectif de cette rencontre.
Au cours de cette journée, une série de communications relatives à la traite des personnes et à la corruption ont été développées, suivies de débats et recommandations. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du Gouvernement M. Marou Amadou et du Représentant Résident du National Democrate Institute (NDI).
Dans son discours d'ouverture, le 4ème vice Président de l'Assemblée Nationale M. Mohamed Ben Omar a indiqué que le Niger est à la fois pays d'origine, de transit et de destination. Aussi, la traite des personnes constitue selon lui, une menace préoccupante pour le Niger, qui doit faire face à l'extension des réseaux criminels transnationaux occasionnée par la fragilisation des frontières.
Conscient de ce fléau, devait il ajouter, l'Etat du Niger s'est résolument engagé à y remédier par la ratification et la signature de plusieurs conventions des Nations Unies, relatives à la lutte contre la traite des personnes et l'adoption de l'ordonnance N° 2010 -086 du 16 décembre 2010 relative à la lutte contre la traite des personnes qui prévoit la création d'une Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes (CNCLTP), d'une Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) et la mise en place d'un mécanisme de prise en charge des victimes de la traite des personnes.
Parlant de la corruption, le 4ème vice président de l'Assemblée nationale a indiqué que c'est un mal insidieux qui sape la démocratie, l'Etat de droit et entraine des violations de droits humains. « Même si le mal court dans de nombreux pays aussi bien riches que pauvres, ce sont les pays en développement qui subissent plus ses effets destructeurs, et notre pays est loin de faire exception » a affirmé M. Ben Omar Mohamed, pour qui, les mauvais résultats économiques récurrents résultent en grande partie de la corruption.
Au nom de toute la représentation nationale, le 4ème vice-président de l'Assemblée nationale a exprimé son soutien indéfectible dans les actions de lutte contre la corruption et la traite des personnes qui cadrent parfaitement avec les priorités du Gouvernement de la 7ème République.
«Outre la lutte contre le terrorisme et la traite des personnes que notre pays mène inlassablement, la prévention et la répression de la corruption constituent aujourd'hui une préoccupation nationale. Depuis le drame des 92 migrants nigériens morts en octobre 2013 dans le désert du Sahara en terre nigérienne dont 52 enfants, 33 femmes et 7 hommes ; ce drame de par son choc historique nous interpelle, pour réagir et agir de manière à prévenir ce type d'atrocités» a dit le ministre de la Justice dans son intervention. M. Marou Amadou a ajouté que le Gouvernement a fait de la lutte contre la corruption un pilier cardinal pour la promotion de la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques.
C'est pour traduire cette orientation politique dans les faits, que furent créées la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) et l'Agence Nigérienne de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP).
Dans la mise en œuvre de leurs missions, a précisé M. Marou Amadou, ces deux structures rencontrent plusieurs difficultés liées à l'insuffisance du cadre juridique notamment le non alignement de la législation nationale avec les dispositions des conventions internationales ratifiées et le statut juridique des deux organes.
Pour une efficacité dans la lutte contre ces deux phénomènes, il y'a donc nécessité de renforcer le dispositif institutionnel et juridique de lutte contre la corruption et de la traite des personnes. Le ministre a profité de l'occasion pour informer les députés que le projet de loi sur le trafic illicite des migrants soumis à l'approbation est le dernier texte de la convention dite de Palerme.
Pour sa part, le Représentant Résident de National Démocrate Institute (NDI) a expliqué que le programme que son institution met en œuvre durant les trois dernières années vise à renforcer la transparence et l'efficacité de la législation nigérienne, dans le terrain des industries extractives, les droits humains, l'anti corruption et le genre.
Récemment, le NDI a déjà organisé avec ses partenaires un séminaire sur le thème d'aujourd'hui à Dosso pour les membres du réseau anti corruption au cours duquel les députés ont eu une compilation des documents internationaux et régionaux de lutte contre la corruption comme point de référence.
A travers cette journée, le Représentant résident du NDI espère que des pas importants seront faits vers l'adoption des lois concernées.
D'abord pour un bon ancrage de la HALCIA comme institution indépendante et efficace, ensuite, pour parler d'une stratégie nationale anti corruption qui prévoit aussi des lois pour mieux agir contre les crimes connectés à la corruption. Et Enfin, pour discuter d'une nouvelle proposition de lois pour réagir contre la traite des personnes.