Selon des sources concordantes, l’ouragan politique est passé juste devant la porte de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), les deux grands alliés de la majorité au pouvoir, à savoir le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) et le Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN Loumana) au bord de la confrontation auraient finalement trouvé un compromis. Jusqu’à quand tiendra ce énième accord qui dans les milieux politiques est qualifié de colmatage ?
Le compromis in extremis
Il aura fallu la détermination des ailes modérées de deux parties pour arriver à recoller les morceaux. Au centre des discussions, il aurait été question du sempiternel problème de partage, mais également des intentions voilées du parti présidentiel de fouiller dans la chevelure du président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, histoire de trouver des « poux », à défaut, lui en implanter. Pour la première équation, à savoir celle du partage, on aurait trouvé la solution dans un remaniement du gouvernement, du sang neuf pour panser les plaies. Sur la seconde, le seul compromis possible est que le président de Loumana se tienne bien dans son coin, c'est-à-dire qu’il continue à jouer au profil bas, « La renaissance » étant avant tout une affaire des socialistes nigériens. Et selon des sources proches de son parti, l’ancien « compagnon politique », qui a bien jeté un coup d’œil dans le rétroviseur, aurait accepté de courber l’échine. Pour combien de temps ? Une question appelant une autre, on se demande bien en quoi un remaniement peut arranger les choses. Car si tant est que l’équilibre des forces en présence se trouve contrebalancé, les privilégiés renforceront leurs privilèges et les dindons de la farce demeureront les laissés pour compte.
Mais, il viendra sûrement ce remaniement, histoire tout simplement de faire gouter à ceux qui attendent encore sur les carreaux les merveilles et les délices du pouvoir pour juste amuser la galerie. Et après ? Après, bien évidemment, ce sera l’eternel recommencement fait de menaces de faire éclater la majorité et de chantages du genre « tu restes tranquille ou je sors tes dossiers ». Ces formules sont à présent célèbres et connues comme étant celles qui régissent les rapports entre les formations politiques du Niger.
Retour sur le versus Tarayya/Loumana
Tout serait parti en réalité de l’appel lancé par le président de l’Assemblée nationale en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale, une tentative d’usurpation, auraient estimé les leaders du parti rose, l’idée étant du président de la République qui l’a proposé aux acteurs de la majorité.
Et voilà désormais, le PNDS conforté dans sa position que son allié fait du populisme et cherche à ravir la vedette au président de la République pour lequel est projeté tout logiquement un second mandat. Il y a donc danger et il ne semble pas venir de l’opposition mais à l’interne même de la majorité. Il faut donc tuer la poule dans l’œuf. Puis, le rubicond a été franchi par deux autres événements : tout d’abord le duel entre le Ministre d’Etat, en charge des mines et du développement industriel, Omar Hamidou Tchana (de Loumana) et le Directeur de cabinet du président de la République, Hassoumi Massaoudou (de Tarayya). Ensuite et enfin, l’interruption discourtoise et publique du Ministre d’Etat, en charge des affaires étrangères et de la coopération, Mohamed Bazoum (président par intérim du PNDS) de la part de Hama Amadou dans l’enceinte de l’hémicycle. C’est visiblement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’alliance PNDS/Loumana. On prêterait d’ailleurs à Hama Amadou, dans une récente tournée politique en Afrique de l’Ouest d’avoir ouvertement fait des révélations sur le climat tendu entre lui et son principal ami de la majorité.