Décidément, il est difficile de cerner le degré d’hypocrisie de certains de nos concitoyens, ceux-là principalement qui s’érigent en donneur de leçons à chaque fois qu’un événement majeur se produit dans notre pays.
Tout d’abord, par un égocentrisme digne d’un enfant de trois, ils pensent être les seuls pourvoyeurs de solutions à toute question d’envergure nationale. Ensuite, en maîtres rhéteurs, ils veulent à tout pris interdire aux autres de réagir, même s’il se trouve qu’ils sont victimes d’une quelconque injustice.
C’est comme si vous montez sur le dos d’une personne et que vous voulez à tout prix de vous dire que vos chaussures lui égratignent la eau. Juste un peu de bon sens. De quoi s’agit-il ? De cette volte-face inattendue que le PNDS Tarraya vient d’observer vis-à-vis de son principal allié, le LUMANA FA. On le sait depuis de longue date que cette alliance était en train de chanceler, en bute aux coups de boutoir qui lui sont assénés de toute part. En effet, aux agissements pas du tout orthodoxes de l’opposition politique, il fallait ajouter les dissensions internes entre les cadres des partis alliés.
Ça grinçait beaucoup des dents et des cas flagrants d’insubordination et de trahison étaient souvent enregistrés dans l’exécution des taches entre principalement les cadres LUMANA et PNDS. Malgré tout, au sommet de l’Etat, les deux présidents Issoufou Mahamadou et Hama Amadou s’étaient évertués à entretenir un climat de sérénité en multipliant les concertations. Au fait, un adage de chez nous dit que « qui te propose la cohabitation t’invite en même temps à la bagarre ». Il fallait donc s’y attendre et se résoudre à comprendre et à accepter que tout ne serait forcément pas rose entre les alliés, surtout que dans le même temps, on doit travailler ensemble, main dans la main et en même temps on doit aussi se méfier des pièges éventuels que l’autre pourrait poser.
Tel devait être donc le climat qui devait conduire la cohabitation entre les alliés. Tel aussi a été le climat qu’il y a eu réellement entre les deux alliés. Il fallait juste placer des garde-fous, multiplier les rencontres, ou même les intensifier à chaque fois que quelque chose ne tournait pas rond. C’était ce qui devait être fait. Cependant, au fur et à mesure que des erreurs ou des heurts étaient enregistrés entre les deux grands de l’Alliance, les gens s’en saisissaient et criaient au scandale dans le seul but de pousser les deux grands à l’affrontement. Ça, il fallait le comprendre et aussi prendre les mesures en conséquence.
Malheureusement, telle n’a pas été la conduite adoptée par le PNDS qui, de manière cavalière, sans consulter son principal allié qui l’a amené au pouvoir, est passé à la vitesse double en voulant chercher une autre issue, celle qui ferait très mal à son allié : le mettre ensemble avec ses bourreaux d’un jour et aussi ne rien consentir dans l’amélioration de ses privilèges au sein de l’Alliance. C’est ce complot en bonne et due forme, cette frustration que le LUMANA FA n’a pas voulu digérer. Comme conduite, il a tout simplement demandé à ses ministres de se retirer du gouvernement tout en exigeant l’ouverture de négociations franches avec le PNDS, celui-là même qui est arrivé au pouvoir par ses soins.
Voilà une perche tendue par le LUMANA qui représente en même temps une astuce pour mettre le PNDS devant le fait accompli. En effet, de la réponse que le PNDS donnera à cette sollicitation découlera aussi le degré de volonté de ce même parti à vouloir ou composer avec son allié LUMANA ou à lui rendre la vie difficile. Et, à bien connaître le président du LUMANA FA, les jours à suivre risqueraient fort d’être très difficiles pour le président Issoufou Mahamadou.