C'est un spectacle de désolation, qui vient rappeler les inondations de septembre 2009, qu'offre la ville d'Agadez littéralement envahie par les eaux des pluies et des koris, suite aux précipitations enregistrées au cours de la 1ère décade du mois d'août 2013.
Les dégâts causés par les inondations dans la ville d'Agadez sont beaucoup plus liés au non respect du schéma d'aménagement de la ville qui n'est pas du tout respecté par la municipalité. En outre, la viabilisation n'a pas toujours été au rendez-vous, et ce en dépit d'une urbanisation galopante, avec de nouveaux quartiers qui poussent à un rythme exponentiel.
Deux mois après les fortes pluies précoces enregistrées en avril 2013 et ayant occasionné des inondations dans le département d'Iférouane où plusieurs jardins et des haies de protection ont été littéralement emportés, des puits détruits, des berges de protection de kori dégradées à l'extrême dans certaines localités, sans oublier les puits maraichers équipés de motopompes ensevelis ou inondés, la région d'Agadez fait à nouveau face aux conséquences des pluies torrentielles. Les précipitations de la 1ère décade d'août 2013 ont causé d'importants dégâts et des pertes en vie humaines en ville tout comme en campagne.
Dans la ville d'Agadez, environ 27 ménages sérieusement touchés ont été recasés dans les salles de classes de l'Ecole-centre, sur instruction du gouverneur de la région, le Colonel Major Garba Maikido. En effet, pour faire face aux catastrophes, le Colonel Major Garba Maikido, qui a rendu des visites aux familles victimes des inondations, a pris des dispositions qui ont permis le recasement, dans les salles de classes, de plusieurs ménages touchés, et la distribution des kits alimentaires aux ménages recasés. Le Gouverneur Garba Maikido a insisté aussi sur le suivi de la composante ''phénomènes exceptionnels'' par les services de l'Agriculture présents dans tous les départements. Cela va se traduire par un suivi agronomique qui s'effectue chaque décade de la campagne d'hivernage de l'année, de mai à octobre. Le Colonel Major Garba Maikido a également instruit le Comité régional de prévention et de gestion des catastrophes et des crises alimentaires à mettre en place des fiches individuelles d'évaluation des sinistrés dans tous départements, et à pré-positionner 1000 kits alimentaires (don turc), dans toutes les communes de la région. Chaque kit est constitué de riz, d'huile, de lait, de sucre, de tomate, et de pâtes alimentaires.
Le constat du comité régional de prévention et de gestion des catastrophes et des crises alimentaires est amer. En effet, il ressort du bilan provisoire des dégâts occasionnés par les inondations, à la date du 19 août 2013 dans la région d'Agadez, que les crues observées dans les massifs ont eu des répercussions sur la situation alimentaire, pastorale, nutritionnelle et environnementale des populations. Des pertes en vies humaines, animales et matériels ont été signalées par les autorités communales et sous régionales d'Aderbissanat, d'Agadez, de Tchirozérine, d'Arlit, de Dannet et d'Ingall.
Les hauteurs de pluies enregistrées ayant occasionné ces sinistres varient d'une commune à une autre, souligne le rapport: Aderbissanat a ainsi enregistré 95 mm suite aux pluies des 28 et 30 juillet 2013, et 115 mm en deux (2) jours, du 31 juillet au 1er août 2013. Suite aux pluies torrentielles de 58 mm et 26,9 mm des 15 et 17 août 2013, consécutives au débordement du kori Azaramadarene traversant la ville, et aux crues de la Telwa, Agadez commune a enregistré un cas de décès suite à l'effondrement d'un mur.
Les localités de Dabaga, Arlit, Dannet et Ingall n'ont pas échappé aux pluies torrentielles tombées dans la même période, avec le décès d'un agent des Forces de Défense et de Sécurité emporté par les eaux du kori Telwa à Dabaga, un cas de décès suite à l'effondrement d'un mur à Arlit.
A Dannet, Ingall et Amataltal, plusieurs maisons, boutiques, salles de classes, murs de clôture, et la maison de la radio communautaire se sont effondrés. Les pluies torrentielles ont également entrainé des dégâts matériels dans des hameaux et sur des sites agricoles situés dans les vallées de Goofat, de Tchintabizguine et Tchirozérine.
Le bilan global provisoire établie par le Comité régional de prévention et de gestion des catastrophes et des crises alimentaires à la date du 19 août 2013 se présente comme suit : perte en vies humaines: 3; blessés: 4 dont un cas grave ; villages sinistrés: 21; ménages sinistrés: 659.
Au total, 4703 personnes sont déclarées sinistrées. A cela s'ajoutent 369 infrastructures effondrées (maisons, boutiques, cases, murs, hangars); toits de classes, ateliers de couture, radio communautaire: 6; perte en vivres (mil, maïs, riz etc.) 1096,5kg ; 448 jardins, 66 puits cimentés ou traditionnels ensevelis ; 121 motopompes ensevelies et/ou ou emportées, ainsi que 15121 m² de superficies des cultures (oignon, maïs et mil) détruites. Les pertes des gros ruminants se chiffrent à 71 et celles des caprins ou ovins à 1857.
