Depuis l'annonce de la formation du gouvernement dit d'union nationale, une véritable gène s'est installée au sein des différents états-majors des partis politiques de l'opposition comme ceux de la majorité.
Egalement, l'onde de choc de ce remaniement gouvernemental a ébranlé toutes les prévisions politiques, suscitant ainsi moult commentaires. Si la plupart des observateurs sont unanimes à reconnaître que la classe politique nigérienne, dans son ensemble, a raté une occasion unique de refaire l'histoire, positivement, il n'en demeure pas moins que les analystes chevronnés condamnent la fébrilité et la méfiance qui ont caractérisé les concertations en vue de la formation de ce gouvernement. Ce qui, du reste a fait dire à certains que la grande erreur de notre pays demeure encore dans le choix de ses dirigeants. Ces responsables ont compilé l'esprit critique de tout un peuple dans les Carcans d'une politique de masse et de participation, pensant ainsi relever le défi. Si l'avènement de la démocratie a suscité au Niger des espoirs légitimes chez les citoyens, espoirs au nombre desquels figure principalement l’édification d'une véritable culture démocratique, il reste que l'amateurisme et l’inconséquence de l'ensemble de la classe politique nigérienne risquent fort d'entraver ce processus.
C'est dire que la crise politique que nous observons au niveau, soit des institutions étatiques, soit des partis politiques, n'est que l'émanation pure et simple de l'intolérance et la cupidité des politiciens qui, arrivés par le hasard du jeu politique aux commandes de ces institutions et ces structures, s'y accrochent vaille que vaille ayant uniquement à l'esprit la cueillette des prébendes.
Pauvres prébendiers ! Or, si la démocratie consacre pleinement la liberté politique, il reste que cette idée de liberté a aussi donné- Ia possibilité d'enseigner les citoyens sur le fait que le gouvernant n'est autre chose qu'un gérant, et qu'on peut le changer comme on change des gants usés. Cependant, eu égard à la façon dont les politiciens nigériens ont géré ce pays, il est curieux sinon sidérant de constater qu'ils sollicitent frénétiquement un sursis auprès du Peuple pour continuer à gérer les affaires de I'Etat. Le moment n'est-il pas arrivé de sonner le tocsin pour le grand rassemblement de tous les fils et filles de ce pays pour bouter ces politiciens inconséquents hors du Niger ? L'esprit du Nigérien ne doit pas s'enfermer dans une interprétation simpliste de la notion de liberté politique. Il s'agit bien entendu de lutter contre toute force, contre toute puissance ou contre toute autorité qui s'offre l'infini privilège d’être au-dessus de la Loi.