Depuis le Mercredi 18 Mars 2015, des interpellations ont cours dans les milieux des médias et des partis de l’opposition politique.
Ce sont pratiquement huit(8) Directeurs de publication qui ont été convoqués à la Police Judiciaire pour se voir signifier l’ordre d’amener la copie des enregistrements de la déclaration de l’ARDR du 4 mars 2015. Puis ce fut le tour des leaders de partis politiques de l’opposition politique.
Cette série d’interpellations intervient, curieusement, moins de 24 heures seulement, après une réunion du CNDP convoquée à l’initiative du Chef de File de l’Opposition. Il y a lieu de souligner que cela fait plus de six mois qu’aucune réunion du CNDP n’est été convoquée.
Ce qui illustre l’attitude manifeste du régime en place à s’inscrire dans une logique de rupture du dialogue politique et de la mise à l’écart du CNDP, instrument qui a pourtant fait ses preuves en matière de prévention et de gestion de crise politique.
Rappelons qu’il y a de cela seulement quelques semaines, les mêmes leaders de partis politiques ont fait l’objet d’interpellation au motif d’avoir écrit un livre blanc. Ce qui, aux yeux du pouvoir est considéré comme un crime de lèse-majesté.
Aujourd’hui, en lieu et place d’une réponse claire aux interrogations du peuple Nigérien quant à la destination faite à l’appui budgétaire « l’appui budgétaire de 17 milliards de francs CFA d’AREVA » et les conditions d’acquisition de l’avion Présidentiel, le régime se lance encore dans une série d’interpellations.
C’est ainsi que les leaders de l’ARDR sont convoqués à la police judicaire pour d’une part , se voir reprocher d’avoir appelé dans leur déclaration du 20 Février 2015 leurs militants et les démocrates sincères à la constitution d’un large front patriotique et Républicain « Pour barrer la route à Issoufou Mahamadou alias Charlie afin de l’empêcher de réaliser son sinistre dessein d’un hold-up électoral qui risque de nous conduire inéluctablement à la guerre civile. Ce front, patriotique et républicain doit se mobiliser et lui imposer des élections libres, transparentes crédibles et équitables au Niger. »
D’autre part, on reproche à l’ARDR d’avoir cité dans sa déclaration du 4 mars 2015 un communiqué de presse de L’observatoire du Nucléaire Français en date du 3 mars 2015 qui « annonçait la confirmation de l’accusation de CORRUPTION dans l’affaire du don d’AREVA au Niger pour financer l’achat d’un avion à Issoufou Mahamadou ex employé d’AREVA »
En effet, selon le même communiqué, « la Cour d’Appel de Paris suivant Arrêt n° 04 du 21 Janvier 2015, infirme le jugement en 1ère instance d’avril 2014, Arrêt qui par conséquent valide l’accusation de Corruption concernant des versements dont l’objectif est le même que des versements occultes afin
d’influer sur les décisions du bénéficiaire. »
Il s’agit en somme pour le régime de tout mettre en œuvre pour s’assurer une victoire en 2016 en faisant taire les actes de mauvaise gouvernance dont il en est l’incarnation sublime et, dans le même temps, affaiblir les forces politiques et sociales ( Opposition politique , organisation de la société civile associations et la presse ) susceptibles d’opposer une résistance significative à la dérive en cours.
L’ARDR, ayant bien compris les visées hégémoniques du régime en place, ne laissera aucune chance à un projet aussi funeste. En réalité, le pouvoir sait qu’il a tout perdu. Il tente désespérément par l’intimidation et autre tactique de manipulation, à créer et entretenir la confusion, et ce, jusqu’aux élections qu’il pense gagner ainsi dans la tricherie.
Pour l’ARDR les élections prochaines auront lieu Inch’Allah dans la transparence et l’équité, ou n’auront pas lieu !
Elles se tiendront sous la supervision d’institutions démocratiques neutres et impartiales ou ne se tiendront pas !
Elles se tiendront Inch’Allah avec une cour Constitutionnelle indépendante et impartiale et consensuellement acceptée par tous ou ne se tiendront pas !
L’ARDR n’entend transiger sur aucun de ces points et veillera à un fonctionnement normal des institutions de la République dans le strict respect des principes démocratiques et républicains tels que prescrits par la Constitution.
C’est pourquoi tout en apportant son soutien ferme à la presse, l’ARDR en appelle à une forte mobilisation des militantes et militants, sympathisantes et sympathisants pour imposer à Issoufou Mahamadou le respect de la Constitution, des lois de la République ainsi que l’organisation d’élections libres, transparentes, crédibles et équitables au Niger.