Selon le bulletin Albichir du mois de juillet dernier, à l’instar du mois précédent, l’augmentation des prix des céréales locales se poursuit sur les marchés nationaux, malgré l’ininterruption des mesures d’atténuation (vente à prix modéré, distribution gratuite ciblée) entreprises par l’Etat et ses partenaires.
En effet, cette situation est principalement liée à la pression de la demande sur les marchés en cette période de travaux champêtres, face à une offre de moins en moins importante. De l’avis des agents du terrain, les disponibilités présentées sur les marchés varient de moyenne à faible, selon le produit et la localité.
Cependant, la situation des importations des céréales en provenance des pays voisins a connu une certaine amélioration par rapport à celle de juin 2013. Au niveau de différents corridors de passage des produits sur l’axe Niger-Nigéria, on constate une reprise progressive des flux d’importation des marchés transfrontaliers de ce pays vers les marchés nigériens de consommation, à l’exception des axes Maradi (Niger)-Jibia (Nigéria) pour le mil et le maïs, et Konni (Niger)–Illéla (Nigéria) pour le maïs à cause des écarts de prix très défavorables, donc moins incitatifs, au transfert de ces produits agricoles à destination du Niger. Cette reprise est également favorisée par la mise sur les marchés des céréales à la faveur de l’installation définitive et de l’allure favorable de la campagne agricole au niveau de certains Etats producteurs du Nigeria.
Les prix moyens actuels du mil et du maïs sont en hausse de 5% et 2% respectivement par rapport à leurs niveaux du mois passé. Cette augmentation continue rend difficile l’accessibilité alimentaire des populations vulnérables en cette période d’activités agricoles.
Les marchés céréaliers étaient marqués, au cours du mois de juillet 2013, par une animation relativement bonne due à la présence massive des consommateurs, des commerçants et de quelques producteurs. Les prix des céréales locales sont en légère hausse du fait de la pression de la demande sur les marchés.
En termes de perspectives, le bulletin prévoit une reprise progressive des importations du fait de l’amélioration des écarts des prix des céréales, notamment celui du mil à la faveur des marchés intérieurs de consommation en provenance de certains marchés du nord Nigéria et Bénin, suite à l’installation de la saison des pluies favorable au déstockage des céréales détenues par les commerçants et certains producteurs. Cependant, l’installation et l’évolution mitigées de la campagne d’hivernage dans certaines
localités du Niger pourraient orienter les acteurs à adopter certaines stratégies, comme la constitution précoce de stocks, la rétention des denrées, la création de pénurie artificielle…etc.
Les recommandations des spécialistes portent sur le suivi et les opérations. Sur le plan du suivi, avec l’installation timide de la saison des pluies dans certaines localités, il serait nécessaire de suivre et d’évaluer son impact sur les flux ainsi que les stratégies des acteurs (déstockage, reconstitution précoce de stocks et rétention de stocks) des céréales et l’évolution des prix sur les marchés ; avec la poursuite des opérations d’assistance alimentaire en faveur des populations vulnérables (vente à prix modérés et distribution gratuite ciblée) de l’Etat et ses partenaires, l’impact de cette opération doit être suivi, analysé, documenté et diffusé à grande échelle ; et avec la persistance de la crise socioreligieuse au nord-est du Nigéria qui a contraint environ 6 240 personnes, dont 3544 Nigériens à rentrer au Niger, il serait important de suivre son impact sur le fonctionnement des marchés et sur la sécurité alimentaire des populations locales.
En matière d’opérations, les spécialistes indiquent qu’avec la poursuite de la hausse des prix des céréales en dépit des mesures d’atténuation, les actions doivent être intensifiées afin de faciliter l’accès des populations vulnérables aux aliments et une régulation des marchés. Ils recommandent enfin, eu égard à l’installation tardive de la saison des pluies dans la zone pastorale, que les distributions gratuites et les ventes à prix modéré de céréales et d’aliments de bétail soient intensifiées afin de soutenir les populations nomades les plus vulnérables.