Après les partis politiques et les associations de la société civile, c’est au tour des centrales syndicales d’entrer dans le débat politique né de la formation d’un gouvernement d’union nationale. L’une des premières à inaugurer le bal, c’est la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), l’une des plus importantes centrales syndicales du pays. Dans un communiqué de presse qu’elle a publié ce jeudi 29, la centrale syndicale a vivement critiqué l’initiative du Président de la République de former un gouvernement d’union nationale. Pour la CDTN, cette approche est inopportune pour un régime issu d’élections démocratiques, libres et transparentes.
Dans le même communiqué, la CDTN a relevé le fait que le processus ayant conduit à la formation du gouvernement de large ouverture du 13 Août dernier a mis à nu le comportement peu honorable de notre classe politique et a dévoilé le vrai visage de nos hommes politiques qui préfèrent mettre en avant leurs intérêts prébendiers au détriment de l’intérêt général.
Tout en dénonçant le climat délétère qui pollue depuis la scène politique, la CDTN a estimé que le deuxième gouvernement de la 7e République, est pléthorique et n’a respecter la question genre dans sa composition.
La centrale syndicale a appelé le Président de la République à veiller à garantir les conditions d’une bonne gouvernance démocratique et à mettre en avant les intérêts des nigériens. Elle a par la même occasion lancée un vibrant appel à ses militants, aux autres organisations syndicales ainsi qu’aux associations de la société civile à se mobiliser pour défendre des intérêts des citoyens.
Il faut noter que la CDTN issue d’une scission de l’ancienne unique centrale syndicale du Niger l’USTN, est dirigée par Issoufou Sidibé, une personnalité très active de la société civile et jusqu’à récemment proche du Président Issoufou. Il a été d’ailleurs membre du parti présidentiel, le PNDS Tarreya. Sous sa direction, la CDTN s’est rangée avec les autres centrales de l’Inter Syndicale Nigérienne (ITN) aux cotés du PNDS et du MODEN Lumana au sein de la Confédération des Forces Démocratiques du Niger (CFDR), la coalition des partis politiques, organisations syndicales et associations de la société civile qui se sont opposés au Tazartché, le projet avorté de l’ancien président Tandja Mamadou d’entreprendre un 3emandat.
Ces derniers temps, Issoufou Sidibé s’est progressivement éloigné de ses anciens camarades du parti rose alors qu’il était à une époque pressenti pour prendre la tête du ministère de la fonction publique et du travail sous le régime de la Renaissance.
La déclaration de la CDTN constitue l’une des premières sorties, en dehors des partis de l’opposition, à se positionner clairement aux antipodes de l’initiative du Président Mahamadou Issoufou actuellement en visite officielle en France.
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