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« Rendons à César ce qui est à César et à Hama ce qui est à Hama »
Publié le lundi 2 septembre 2013   |  nigerdiaspora.info


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013 Photo(Hama Amadou, Le président de l’assemblée nigerienne)


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Après plus de deux décennies d’expression «démocratique», une des constantes du fonctionnement de notre classe politique semble être son incapacité à s’inscrire dans une gouvernance paisible et constructive. « Ne pas être au pouvoir », pour ne pas dire « Etre à l’opposition » devient, pourrait-on dire, l’épreuve de force à travers laquelle les convictions démocratiques approximatives s’émoussent facilement, laissant libre cours à nos instincts et à nos appétits les plus égoïstes.

C’est ce que l’on retient des différents épisodes majeurs de notre vie politique, notamment durant les 5e et 6e Républiques. C’est également ce que l’on retient de la polémique actuelle née de l’initiative du président de la République d’aller vers un gouvernement dit d’union nationale ou de large ouverture.

Que l’on soit de l’opposition ou même que l’on soit membre de la majorité sans nomination, à peine les dernières élections terminées, l’on pense déjà aux prochaines. Tout le monde donne l’impression de vouloir abréger par tous les moyens l’exercice du pouvoir, comme si l’enjeu majeur soit chez nous, soit la conquête du pouvoir non son exercice, et même si cela devait se faire au détriment des intérêts du Niger et de son Peuple. Peu de résultats dans la gouvernance, mais d’abondance de turbulences. On attise tous les feux, on prospecte toutes les voies susceptibles de produire suffisamment de nuisance à la cohésion de « ceux qui dirigent» dans l’espoir de les désarçonner même si cela devrait être préjudiciable pour le pays.

En effet, depuis 1993 qui marque l’installation du 1er gouvernement « démocratique », c’est cette marque d’impatience et de frénésie que montre dés les lendemains du verdict des urnes notre classe politique (y compris la société civile qui transparaît largement comme son appendice). C’est pourquoi du reste, nombre de majorités n’ont pu aller au bout de leur mandat : de la motion de censure à la dissolution de l’Assemblée, en passant par le recours antidémocratique à l’armée et à la violence, nous avons fait de nos deux premières décennies de démocratie au sortir de la Conférence Nationale, un espace de turbulences, d’instabilité, de mesquinerie et de violences diverses. Nous en avons fait, contre le progrès, une ère de perpétuel recommencement où les républiques et les gouvernements se succèdent à un rythme effréné, donnant du Niger l’image insupportable d’un pays en déconfiture du fait de l’inconscience de ses enfants. Dans cette conduite démentielle, les diatribes politiciennes souvent infondées laissent vite la place aux complots et manigances diverses, y compris l’instrumentalisation et la récupération politicienne de certains groupes naïfs ou de certains mouvements d’humeur collectifs. C’est hélas, tout cela que laisse transparaître cette énième crise nigérienne autour de cette affaire de gouvernement d’union nationale.

Toutes les crises vécues sont souvent de nature différentes mais semblent avoir une constante : une cabale récurrente contre Hama Amadou. Même cette fois-ci où, les responsabilités du Président de la République, de son parti et de l’opposition sont engagées dans leur velléité avortée de mettre le Moden Fa Lumana en minorité, beaucoup n’ont de cesse à fabriquer des analyses saugrenues à travers lesquelles on se plait à démontrer que le Président du principal parti allié de la majorité, artisan évident de la présidence de Issoufou Mahamadou, est en fin de compte responsable de sa démarche hasardeuse. Lui qui était absent du Niger et tenu à l’écart des tractations visant la mise en place du gouvernement par lequel arrive le scandale. Certains vont jusqu’à comparer les discours progressistes et engagés du Président de l’Assemblée à des déclarations de défiance vis-à-vis du Président Issoufou.

Que de commentaires incendiaires sur une présumée logique d’affrontement « Hama/Issoufou, Lumana/ PNDS » exactement comme les « Hama/Tandja » et « Hama/Seyni » de l’époque, alimentés et sciemment entretenus par une certaine opinion! Que de surenchères et de sarcasmes sur les prises de position objectives du Président de l’Assemblée à propos des dysfonctionnements de la gouvernance auxquels n’échappent d’ailleurs pas les ministres du Moden Fa Lumana ! Que de fantasmes puérils devant le rêve de relégation de Hama et de son parti hors de l’alliance du Président de la République, qui n’a d’ailleurs d’autre conséquence que de tuer un peu plus un pays déjà au comble de l’agonie ! Que d’animosité sans raison objective, et de surcroît lorsqu’il s’agit probablement du meilleur des Présidents des Assemblées nationales et de Chefs de Gouvernement que notre pays a connus ! Que d’insinuations et d’allégations fantaisistes contre HAMA AMADOU, coupable de sa rigueur et de sa vision politique que l’on caricature en «ambition d’exercer un contrôle absolu et exclusif sur les sphères de l’état»?

Que la société civile réagisse pour fustiger ou agréer le gouvernement d’union nationale, il est dans son élément. Que la presse commente les dessous de cette crise dont la responsabilité incombe au seul président de la République et son parti, pourquoi pas, ce pourrait même être un bon indicateur de maturité politique. Mais dans les faits, lorsque vous constatez que toute cette synergie « va-t-en-guerre » et dénigrante cible essentiellement le Président de l’Assemblée, alors que cette affaire politicienne recèle nombre d’actants dont la responsabilité est à la fois évidente et indiscutable, on ne peut s’empêcher de lui trouver un arrière goût de cabale politicienne qui ne dit pas son nom.

D’ailleurs, et très souvent, à la lecture des griefs qu’on lui destine, on ne relève rien de vraiment concret, tout au plus une velléité de personnalisation du débat politique sous la forme d’invectives essentiellement dirigées contre Hama Amadou que certains ont même l’audacieuse tendance à isoler de la majorité, comme s’il n’était pas cet allié du Président de la République, qui s’est embarqué loyalement et solidairement avec lui dans la 7ème République afin d’offrir à notre pays ce cadre de stabilité et de progrès auquel il aspire. D’autres plus déraisonnables encore, créent et entretiennent un schéma manichéen dans lequel on veut nous faire croire que « tout le monde, il est bon » sauf Hama Amadou « le grand méchant loup ».

Mais l’homme est intransigeant par rapport aux intérêts du Niger pour ceux qui le connaissent bien, pas ceux qui fondent leurs opinions sur de l’affabulation. Hama Amadou est tenace. D’aucuns se souviennent encore de la Conférence Nationale et de l’image de cet homme quasi esseulé face à l’adversité de tous contre un parti, le MNSD dont personne ne voulait avoir d’attache à l’époque. On ne peut non plus oublier l’engagement et la détermination du Président Hama qui en a fait l’artisan incontournable des 7 premières et meilleures années du mandat du Président Tandja. On peut ne pas aimer l’homme, mais nul ne peut nier sa contribution à la consolidation de notre démocratie, à la connaissance experte de ses problèmes et son engagement résolu à leur résolution. Il est même arrivé au moment où il était Chef du gouvernement sous Tandja, on s’en souvient, que derrière un air faussement naïf, certains membres de l’opposition politique de l’époque, des oppositions syndicale, médiatique et sociale se positionnent comme des «défenseurs des intérêts du Président de la République» contre un Premier Ministre prétendument « avide de pouvoir qui lui soutirerait toute responsabilité et prérogative ». Comme si le Président Tandja et Hama Amadou ne menaient pas le même combat, comme s’ils n’appartenaient pas au même parti, à la même mouvance; comme si c’est le Premier Ministre qui constituait l’opposition et la CFD un allié de la mouvance présidentielle. «Je suis satisfait de mon Premier Ministre et je le garde dira à l’époque le Président de la République» à l’occasion du vote de la 2ème motion de censure déposée contre le gouvernement, coupant court à toutes les vilenies, une époque comme celle d’aujourd’hui où la cabale contre Hama Amadou était à sa plus haute expression. Aujourd’hui où, une certaine opinion au sein de laquelle, politiciens, acteurs de la société civile et journalistes ont été savamment mis à profit pour vilipender l’homme dans l’objectif de diluer les constants efforts qu’il a fournis au profit d’un pays qui revenait de loin en 1999. Un homme qui a tout mis au service de son pays mérite t-il un tel acharnement sous prétexte que l’on ne s’entend pas avec lui ?

Et qu’est-ce qu’on lui reproche en réalité ? Pour une grande frange de la classe politique, il est « l’empêcheur de tourner en rond », c’est celui qui n’hésite pas à faire remarquer aux médiocres leur médiocrité, aux incompétents leur incompétence, on lui reproche en gros son orthodoxie, et les Nigériens n’aiment pas çà ! Ils préfèrent les « je vous laisse manger et vous me laissez tranquille » ou « mangeons ensemble et silence ». A partir de là, on a vite fait de lui associer une image d’insolence, d’arrogance, que sais-je encore ! Mais en même temps, chaque détracteur aurait quand même voulu, au plus profond de lui, que les résultats enregistrés par l’action de Hama Amadou aient été son oeuvre à lui ou celle de sa propre formation politique. On peut donc ne pas l’aimer, mais on hésitera toujours à l’affronter sur le terrain de la compétence et de la rigueur, autant de valeurs clé qui manquent cruellement aux principaux acteurs de notre classe politique et à notre pays de manière générale.

Nul n’a le droit non plus d’utiliser le cadre de fonctionnement de notre démocratie pour régler des problèmes, à la limite, personnels. La critique d’une gouvernance doit se fonder sur une analyse objective du fonctionnement de l’ensemble du système. C’est pourtant la tendance aux diatribes haineuses que semble privilégier certains Nigériens qui refusent même au Moden Fa Lumana et à son Président de réagir contre l’isolement dont ils ont été victimes de la part de leurs alliés que sont le Président Issoufou et le PNDS. D’ailleurs, la cabale a commencé bien avant la polémique du gouvernement. Depuis quelques jours, sinon depuis des mois c’est à un véritable acharnement que nous assistons : Hama ceci, le Président de l’Assemblée cela. Souvent on ne se gène même pas n’oublie de montrer que tout le système est correct et bien entendu, «le problème», c’est Hama.

Cette démarche mesquine ne nous honore pas, il n’honore pas notre classe politique qui se doit de la condamner énergiquement. Ceux qui utilisent cette voie, doivent prendre conscience qu’il s’agit d’un jeu dangereux et préjudiciable pour l’intérêt et l’avenir de la démocratie dans notre pays.

Par ailleurs, avec le règne et l’escalade des antivaleurs, avec la négation outrancière quotidienne de la morale politique, tout reste malheureusement possible au Niger. Mais, si la République ne sait pas honorer ses enfants méritants, ces derniers risquent hélas de s’en éloigner ; ce qui serait très préjudiciable pour un pays comme le nôtre où l’incompétence et la médiocrité s’érigent inexorablement en valeurs.

Mais Président Hama, vous n’êtes pas seul. A l’intérieur comme à l’extérieur de votre parti, ils sont nombreux à rendre grâce à vos efforts qui continuent d’assurer à notre pays un minimum de bonne gouvernance malgré le poids douloureux et souvent pervers des alliances.

Kabirou Mounkaïla

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