‘’Biyu babu’’. Cette expression haoussa autrement dit « deux il n’y a pas » signifie perdre sur deux bords. C’en est ainsi de l’aventure du Président de la République de vouloir former un gouvernement d’union nationale
. Cette aventure était devenue une sorte d’obsession au point où les Nigériens semblaient complètement perdus dans la mesure où ils se demandaient pourquoi tant d’insistance autour de ce concept dont les arguments développés n’étaient pas suffisamment convaincants. On a beaucoup parlé d’instabilité des institutions de la République et surtout de l’insécurité.
Malgré tout, de multiples tractations ont eu lieu. L’ambition du Président Issoufou était de réunir toutes les tendances politiques, de la Majorité comme de l’Opposition au sein d’un gouvernement d’union nationale qui refléterait une sorte d’unanimité autour des idéaux partagés par tous. Il faut dire que, malgré toutes les critiques proférées par les uns et les autres, c’était une très bonne idée, une initiative heureuse. Malheureusement, cette option du Président échoua lamentablement du fait du refus catégorique de l’opposition notamment le MNSD de rentrer dans ledit gouvernement.
Le Président Issoufou fut dans l’obligation de changer d’option en recevant dans son gouvernement des personnalités du MNSD qui n’ont pas été mandatés par leur parti. Pire, ceux qui semblent avoir été cooptés par le principal allié en l’occurrence le MODEN FA LUMANA ont été retirés de ce gouvernement. Certains y restèrent contre l’aval du bureau politique. Les choses allant en se détériorant, l’allié quitta purement et simplement de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN). Comme on le voit donc, le Président perdit sur les deux bords : il n’eut pas l’adhésion de l’opposition à son projet, et perdit son allié principal. Comme on le dit très souvent « A vouloir trop gagner, on perd souvent »