La principale leçon qu'on peut tirer de la tentative avortée du Président de la République de mettre en place un gouvernement d'union nationale est les crises internes que cette situation a engendrées au sein du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA) et le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA Lumana-Africa). En effet, des personnalités importantes de ces deux partis ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement, alors même que leurs formations politiques leur ont demandé de ne siéger dans ce gouvernement. Une telle attitude s’apparente à une rébellion et mérite, dans toute organisation qui se respecte, des sanctions appropriées pour éviter que d’autres personnes ne fassent de même.
Le MNSD-NASSARA de Seïni Oumarou et le MODEN/FA Lumana-Africa de Hama Amadou sont certainement en train d’envisager des sanctions à l’encontre de leurs militants qui siègent dans le nouveau gouvernement.
Et si elles venaient à être prises, ces sanctions peuvent aller de la suspension à l’exclusion. Mais il faut gue les responsables de ces deux partis réfléchissent beaucoup pour ne pas donner une autre occasion à ceux qui veulent fragiliser leurs formations politiques.
En effet, dans le contexte politique actuel, les moindres sanctions prises contre leurs militants partis dans le gouvernement vont coûter des procès interminables au MNSD-NASSARA et au MODEN/ FA Lumana-Africa, à l’image de ceux qu’a connus la Convention démocratique et sociale (CDS-RAHAMA) de Mahamane Ousmane depuis près de deux ans. En s’engageant dans une telle aventure, Seïni Oumarou et Hama Amadou risquent de passer leur temps à gérer les crises internes à leurs partis et à ne pas disposer du temps nécessaire pour se consacrer à la préparation des prochaines élections. ll va donc falloir que les responsables du MNSD-NASSARA et du MODEN/FA Lumana-Africa trouvent les mots nécessaires pour sensibiliser les bases de leurs partis - qui piaffent d'impatience à voir les premières sanctions tomber - sur le risque que courent leurs partis à aller tout de suite et maintenant à des sanctions contre ceux des leurs qui siègent dans le nouveau gouvernement.