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Alliances : un nouveau front politique en gestation
Publié le jeudi 5 septembre 2013   |  actuniger.com


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© Autre presse par DR
Alliances : un nouveau front politique en gestation


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Les réunions restreintes se multiplient entre MNSD-Nassara, MODEN FA et CDS-Rahama. D’ailleurs, nous apprenons qu’une rencontre de haut niveau s’est tenue entre ces 3 formations politiques en fin de semaine.

Son objectif est de finaliser les discussions sur la création d’un front politique qui s’appellera Mouvement pour la dignité et la démocratie (MDD). Cette rencontre aurait mis en chantier la création de ce front.

Le MDD s’il venait à voir le jour, comprendra les partis de l’ARN et le MODEN FA, sans compter les autres partis de la MRN et des non affiliés qui sont aussi espérés. La mission du MDD sera d’être la nouvelle opposition politique du régime en place et peut-être devenir la majorité parlementaire en mettant le président Issoufou en cohabitation. Cette dernière alternative ne date pas d’aujourd’hui, c’est ce que l’ARN a voulu depuis plusieurs mois mais que le refus du Lumana de Hama Amadou avait jusque-là empêché.

Ainsi, ce sont les 2ème, 3ème et 4ème forces politiques du pays, appuyé par des éventuels adhérents qui deviendront bientôt les opposants de la renaissance. Si l’adage qui dit que l’union fait la force n’a pas d’exception, il est clair que la MRN (Mouvance pour la renaissance du Niger, majorité) ne peut plus dormir d’un sommeil profond.

Effectivement, la MRN n’est pas en train de dormir. Elle multiplie ses sorties publiques et officieuses. Rien que samedi dernier, ses groupes parlementaires, à savoir, PNDS Tarayya, RDP Jamaa – UDR Tabat et ANDP Zaman Lahia, renforcés par des députés dissidents du MNSDNassara, ont réussi une démonstration de force au cours d’une déclaration au siège du SNAD. Ladite déclaration traduit à suffisance l’inquiétude de la MRN. En effet, après avoir « félicité » le président de la république, les groupes parlementaires de la MRN informent « l’opinion nationale et internationale que par notre nombre, nous représentons une majorité confortable qui assure au pays la stabilité institutionnelle dont il a besoin pour son progrès ». En d’autres termes, la majorité est consciente que sans stabilité institutionnelle point de progrès. Et comment assurer cette stabilité si 3 des 4 plus grandes formations politiques du pays sont à couteaux tirés avec le pouvoir qui, selon eux, veut les disloquer l’une après l’autre si ce n’est en même temps. La MRN met en avant des calculs pour tenter de rassurer. Or, ici la mathématique n’a pas tellement de place ni même la logique d’ailleurs. Tout est fonction de la conscience de chaque député.

Les motions de censure, si jamais il y en a, se voteront à bulletin secret. Et chaque député, quel que soit son bord ou les compromis et compromissions dans lesquelles il s’empêtre, sera en fin de compte face à sa conscience. En ce moment, il décidera si c’est l’intérêt du peuple qui l’a élu qu’il doit défendre ou son propre intérêt. On peut donc résumer ainsi : pendant qu’un nouveau front politique est en chantier, la majorité sort ses griffes pour d’une part, impressionner ses adversaires, et d’autre part rassurer les citoyens de la largeur de sa carapace.

Pourtant, l’inquiétude est bien réelle, palpable et pour preuve, le même jour, juste après la déclaration, la majorité parlementaire s’est donnée rendez-vous à l’hôtel Gaweye pour un déjeuner. Mais ce déjeuner entre « amis » se fera finalement à la primature.

L’un dans l’autre, la MRN tente visiblement créer la collégialité qui lui a manqué depuis sa naissance. Le PNDS-Tarayya tire donc les leçons du départ de son principal allié le MODEN FA, en resserrant les rangs de sa majorité. Toute chose qui a gravement manqué à la MRN depuis toujours avec en toile de fond son parti politique locomotive, le PNDS qui faisait plutôt cavalier seul. Pour l’instant en tout cas, nous nageons dans la subjectivité. La MRN annonce que 10 députés nationaux militants du MNSD-Nassara ont signé sa déclaration alors que dans la salle, il n’y avait à tout casser que 3 députés, militants de l’opposition. La majorité, malgré tout, n’a pas la mainmise sur ses propres députés. Tantôt, on parle des élus nationaux du RDP-Jama’a, tantôt ceux du RSD-Gaskia qui ne font pas preuve d’enthousiasme de leur appartenance à la MRN, version réduite. Toute la question aujourd’hui est de savoir qui restera fidèle et qui ne le restera pas lorsque l’heure de vérité sonnera. A ce sujet, dans l’un comme dans l’autre camp, personne n’est plus sûr de rien à 100%. La majorité, comme elle l’a laissé entendre peut bien avoir des « députés réserves » qui ne se sont pas encore affichés publiquement. Ils peuvent être du MNSD, du CDS ou même du MODEN FA. Cela va sans dire que la MRN n’a plus aucune garantie sur ses propres élus, à commencer par ceux du PNDS-Tarayya. La nouvelle opposition a aussi les moyens de recruter les mécontents parmi les partis de la majorité. Un adage de chez nous dit que la salive coule du côté où de la bouche est penchée. Une manière de dire, que lorsque l’ARN et le MODEN FA commenceront à montrer qu’ils peuvent bien être la nouvelle majorité, beaucoup de partis de la MRN pourraient abandonner leur majorité finissante pour rejoindre celle de la future. Après tout, on le sait bien, la politique au Niger pour la plupart de ses acteurs, est juste une question d’intérêt.


Amadou BELLO

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