Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD-Nassara) et le Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (Moden-FA-Lumana) constatent avec désolation le départ de leur militants, pas les moindres, qui ont décidé d’aller apporter leur expertise au nouveau gouvernement de Brigi Raffini.
En l’occurrence, pour le MNSD, ce sont trois présidents de section, le secrétaire général et le SG du mouvement des jeunes qui sont partis tandis que pour le Lumana, ce sont : le vice- président, le SG et plusieurs militants qui rejoignent l’équipe gouvernementale.
L’initiative du gouvernement d’union nationale a permis aux Nigériens de comprendre le malaise et l’incohérence qui règne au sein de leurs partis politiques. Il ne faut pas se faire d’illusions, ils fonctionnent tous comme les ONG et traversent les mêmes problèmes. Les formations politiques au Niger sont toutes gangrenées par une crise de leadership et un problème de positionnement qui réduit tous les efforts déployés en vue de remettre le Niger sur les rails du développement depuis la conférence nationale souveraine. La plupart du temps, nos représentants s’attardent plus sur des problèmes internes en oubliant les raisons pour lesquelles ils ont été élus. Cependant, la question cruciale de la citoyenneté au service de la cité pose souvent le problème d’interprétation, voire de compréhension de la démocratie.
Le Président de la république a-t-il le droit de demander l’expertise d’un nigérien pour travailler au bonheur du pays ? La réponse est sans appel oui, car, il est au dessus des partis politiques. De plus, la constitution du Niger lui confère cette prérogative notamment en ses articles 3 et 4 qui dispose que la souveraineté nationale appartient au Peuple et la République du Niger est un Etat unitaire. Elle est une indivisible, démocratique et sociale. Les principes fondamentaux sont : le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, la promotion de la solidarité nationale.
Pour rester dans la limite de la loi, le Président de la République, Issoufou Mahamadou a naturellement choisi une démarche citoyenne en appelant les Nigériens à la construction du pays à travers l’Assemblée nationale mais, auparavant, il s’est assuré de la légalité de sa démarche par un avis de la Cour constitutionnelle. Logiquement, toute formation politique qui participe à la réussite d’un programme national le fait non seulement à l’honneur de son pays mais aussi pour la grandeur de son parti. Le MNSD et le Lumana devraient normalement se réjouir d’avoir donné un coup de main à leur adversaire politique quant-il était en difficulté et cette contribution peut jouer lors des consultations prochaines. Cependant, nous pouvons concéder au Président de la république ces dispositions constitutionnelles qui lui confèrent ce droit d’appeler tout nigérien pour la construction du Niger mais qu’en est-il de cette autre disposition qui fait de lui le garant de l’unité nationale et de la quiétude sociale ? Aujourd’hui, le Lumana, comme le MNSD crient au débauchage de leurs militants. Une attitude qui n’est pas de nature à apaiser les tensions.
Même si la tension est vive dans les deux camps, le MNSD-Nassara a peut-être compris avec le départ de ses militants, partis soutenir le président de la République dans sa lutte pour le bonheur des Nigériens, qu’il fallait jouer à l’apaisement. Contrairement à ce que l’on peut attendre de l’allié principal de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) à savoir le Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa), c’est le divorce. Il quitte l’alliance MRN pour s’insurger contre le non respect de certaines valeurs de la part de son allié PNDS. Une telle précipitation a engendré des mécontentements et permis à certains militants de prendre leurs responsabilités en se mettant au service du pays. Ce qui du coup poussent certains partis a crié à la division et au mauvais comportement du PNDS. Mais, ce que certains partis ne comprennent pas, c’est que toutes les formations politiques ont un seul objectif, la conquête du pouvoir. Le PNDS ne peut que se réjouir de l’incompréhension au sein des autres partis et tirer profit des militants qui l’ont rejoint pour réussir son programme.