Nous l’avions annoncé dans notre précédente livraison, les risques énormes du retour de la période des vaches maigres marquée par les arriérés de salaires. Ce n’est nullement pour faire de la polémique ou semer la panique chez les fonctionnaires nigériens.
Mais il s’agit pour nous de nous inscrire dans la logique de l’adage qui dit « mieux vaut prévenir que guérir ». C’est certes dur à entendre et ça fait extrêmement mal au cœur mais l’état actuel de la trésorerie est des moins enviables. Tenez ! Le contenu de cette lettre en date du 28 août 2013 de la Directrice de Cabinet du Premier Ministre adressée aux membres du gouvernement avec pour objet suspension d’opérations dans les Entreprises, Sociétés d’Etat et Sociétés d’économie mixte. La lettre est ainsi libellée « Sur instruction de son Excellence le Premier Ministre, j’ai l’honneur de vous demander, dès réception, de bien vouloir instruire les Directeurs Généraux des Etablissements Publics, Parapublics, Entreprises , Sociétés d’Etat et Sociétés d’économie mixte sous la tutelle de vos départements ministériels respectifs, de surseoir à toutes opérations, sauf celles relatives au fonctionnement courant et ce, jusqu’à nouvel ordre. » Cette correspondance est frappée par la mention « Très Urgent ». C’est généralement le genre de lettre qui est distillé quand les indicateurs de gestion tournent au rouge. Selon de nombreux spécialistes que nous avons consultés, cela ne veut rien dire d’autre que l’Etat est en période de cessation de paiement. Alors, les tenants du pouvoir font recours aux sociétés et autres entreprises de l’Etat pour faire tourner le pays au quotidien. Cette situation n’est pas nouvelle et peut survenir en fin d’année budgétaire. Mais la particularité sous cette ère de « Renaissance » est que la situation s’est aggravée bien avant, lorsque des opérateurs économiques, fournisseurs de l’Etat tiraient sur la sonnette d’alarme depuis le mois de mars sur la difficulté de l’Etat à honorer ses engagements vis-à-vis d’eux. Quand on se souvient du taux d’exécution du budget 2012 à moins de 20% en juin de la même année, on ne peut s’étonner de la situation actuelle. Comme quoi, on a beau être le plus grand pâtissier de la terre, on n’est que spécialiste de la farine. Le blé lui est cultivé ailleurs.