Depuis environ deux (2) semaines, certains pays traversés par le fleuve Niger connaissent des inondations du fait de la montée des eaux du fleuve. D'après la ''Note sur la situation hydrologique dans le bassin du Niger : Les crues d'août et de septembre'' publiée par le Secrétariat exécutif de l'Autorité du Bassin du Niger, basée à Niamey, cette montée des eaux va se poursuivre pendant le mois de septembre. Et les importantes précipitations enregistrées sur les portions nationales du bassin du Niger au Mali, au Burkina et dans le sud du Niger, constituent les causes de cette montée rapide des eaux du fleuve dans plusieurs localités.
Les inondations connues à Bamako, puis à Niamey sont consécutives aux importantes précipitations enregistrées dans la 2ème décade du mois d'août (50 ml en quelques heures à Bamako). En République du Niger (Moyen-Niger), deux phénomènes expliquent ces crues débordantes. Il s'agit des ''écoulements combinées des affluents de la rive droite que sont le Gorouol, le Dargol et la Sirba, dont les bassins versants se situent principalement au Burkina Faso et les conditions atmosphériques au Niger caractérisées par des pluies de fortes intensités'' explique la Note. Ainsi, le niveau du fleuve a atteint, le 30 août 2013, la cote de 616 cm correspondant à un débit 2472 m3/s provoquant des inondations aussi graves que celles vécues en août 2012, en cette période de crue locale.
Cette situation dans le Delta intérieur et le Moyen-Niger, va se répercuter sur les régions en aval de Niamey. ''Les volumes importants d'eau écoulés vont naturellement se propager vers l'aval en passant par Malanville au Bénin et à Jedere Bode au Nigeria. Si la tendance pluviométrique normale à exceptionnelle se poursuit, on enregistrera des montées encore plus importantes du niveau d'eau en aval de Niamey les jours qui viennent'' souligne la Note du Secrétariat exécutif de l'ABN.
Par contre, indique la même source, dans le Niger Inférieur au Nigeria, les écoulements d'août 2013 notamment à Makurdi et à Lokoja, sont largement inférieurs à ceux de l'année 2012. Cependant, précise la Note du SE/ABN, il est à noter que depuis ces dernières années, du fait du changement climatique, les phénomènes extrêmes tels que les étiages sévères et les crues exceptionnelles avec des inondations graves, sont de plus en plus enregistrés et vont se répéter dans le bassin du Niger à l'instar d'autres bassins fluviaux de la sous-région ouest-africaine.
L'analyse des écoulements au niveau des différents segments du bassin du Niger fait ressortir les situations suivantes : A Koulikoro, (Niger- supérieur) la phase de montée des eaux continue. Le maximum est attendu en septembre 2013. Cette montée caractérisée par une forte augmentation dans la 2ème quinzaine du mois d'août (le débit est passé d'environ 1500 m3/s à plus de 4500 m3/s) reste néanmoins inférieure à celle observée en 2012, à la moyenne et à la quinquennale humide. A la sortie de la station de Diré (Delta intérieur), on enregistre une montée régulière des eaux. Cette montée reste cependant bien inférieure à la situation déficitaire connue en 2010/2011, à la moyenne et à la quinquennale humide. Le maximum à la sortie du Delta intérieur est attendu dans la 2ème quinzaine de décembre 2013 avant d'amorcer une décrue régulière qui va durer jusqu'en période d'étiage.
A la station de Niamey (Niger moyen) une première pointe de crues de 616 cm correspondant à un débit de 2472 m3/s a été enregistrée le 30 août 2013 date à partir de laquelle, il est observé une décrue qui se poursuit. Mais il est à espérer une remontée des niveaux d'eau qui atteindront une 2ème pointe fin septembre-début octobre caractérisant les crues locales à cette station. Le début de la crue guinéenne caractérisée par une montée régulière du niveau d'eau du fleuve, est attendu à Niamey en début du mois d'octobre 2013 d'après la note de l'ABN.
En outre souligne la même source, les apports en provenance de Niamey se propagent vers Malanville en se renforçant par ceux des affluents de la rive droite que sont le Gouribi, la Tapoa, le Mékrou, l'Alibori et la Sota. Au niveau du Niger Inférieur, la station de Makurdi enregistre l'ensemble des apports de la Bénoué. Une baisse des écoulements a été observée pendant la 1ère semaine d'août 213 avant l'amorce d'une montée des eaux à partir de la deuxième semaine. Cette situation de montée se poursuivra tout le mois de septembre. A la station de Lokoja toujours dans le Niger inférieur, les apports importants du fleuve Niger et de la Bénoué continueront d'augmenter durant le mois de septembre 2013.
Le maximum est attendu vers fin septembre et début octobre 2013.
En conclusion, la Note du Secrétariat exécutif de l'ABN souligne que l'apparition de phénomènes extrêmes devenue récurrente ces dernières années se manifeste par une alternance de sécheresse sévère et de crues exceptionnelles. Si les années hydrologiques 2010/2011, 2012/2013 et 2013/2014 ont connu des crues exceptionnelles dans le Niger Supérieur, le Niger Moyen notamment à Bamako et à Niamey, l'année 2011/2012 a été une année déficitaire. La publication de ces informations s'inscrit dans le cadre de l'une des principales missions de l'ABN, celle de contribuer à améliorer la connaissance des phénomènes et éclairer les décisions à prendre, tant au niveau régional que dans les pays concernés.
Mais pour une gestion efficace de ces événements, il est important pour l'ABN et ses Etats membres, de disposer de données en temps quasi-réel sur l'ensemble du bassin afin de permettre une utilisation optimale des outils de prévision. Des efforts de maintenance des réseaux hydro-pluviométriques restent indispensables. Il faut aussi ajouter à cela, le respect et la protection des équipements et installations de l'ABN, souvent objets d'actes de vandalisme.