Les rideaux sont tombés le vendredi dernier, au cinéma ‘’La Fontaine’’ Sococe d’Abidjan, sur la 13ème édition du festival concours de courts métrages Clap Ivoire 2013. Cette année, le grand prix UEMOA, M. Kodjo Ebouclé, du meilleur film Clap Ivoire a été remporté par le jeune burkinabè Salé Adama avec sa fiction « Tao-Tao ! ».
Il s’agit d’un trophée, accompagné d’une enveloppe de 3 millions de francs CFA et d’une bourse Canal+ du suivi du lauréat d’une valeur de 2 millions de francs CFA.
Pour ce qui est du Niger, il s’adjuge le prix Canal+ de la meilleure photographie, grâce au talent de notre jeune compatriote Abdoul Momouni Mahamane Bakabé qui, grâce à son documentaire «Toungouma,
divination à travers la pierre et la terre » a su convaincre le jury présidé par le réalisateur Idrissa Ouédraogo.
«Toungouma» a séduit. Abdoul Momouni Mahamane Bakabé a voulu porter à l’écran un pan de l’histoire de notre pays. Il est allé à Lougou et à Massalata où il a rencontré un peuple qui croit fermement aux pouvoirs mystiques d’une pierre sacré : « Toungouma ». Celle-ci est consultée à diverses occasions pour diverses raisons. Dans un pays à majorité musulmane, cette pratique animiste a résisté à toutes les pénétrations malgré qu’elle soit constamment menacée. A travers sa caméra, Abdoul Momouni Mahamane Bakabé a donc réussi à inscrire dans l’immortalité ces pratiques vieilles parfois de plusieurs millénaires. En ce qui concerne la participation de notre pays, la doyenne Zalika Souley, aussi membre de ce jury de la 13ème édition du festival, l’a hautement appréciée. Elle a encouragé les jeunes cinéastes à persévérer dans le 7ème art tout en cultivant l’excellence.
Peu avant la proclamation des résultats, M. Idrissa Ouédraogo confiera que le jury a voulu récompenser le cinéma. Parce que, a-t-il soutenu, le cinéma africain aujourd’hui, connait d’énormes difficultés et la relève est encore de plus en plus difficile. Une autre difficulté qu’il a relevé, c’est celle de la formation. « Beaucoup de jeunes sont dans ce métier parce qu’ils ont poussé le pas, et depuis l’avènement des nouvelles technologies, ils n’éprouvent plus le besoin et la nécessité de se former. Or, le cinéma est une industrie, mais il est avant tout technique aussi. Et comme toutes les autres sciences techniques européennes, nous devons nous en approprier » a dit le président du jury Idrissa Ouédraogo. C’est la seule façon, a-t-il insisté, d’exister dans un monde où les images nous proviennent de partout par le satellite et donc où nous sommes de moins en moins présents sur nos propres écrans. Il a ajouté qu’il faut être compétitif et qu’il faut nécessairement se former.
Le défi de la formation doit être relevé. C’est pourquoi, outre la leçon de cinéma administré par Moussa Touré, le
réalisateur du film de fiction «La pirogue», les jeunes réalisateurs ont participé à un atelier de formation dont le thème est « Cinéma : de l’argentique au numérique, avantages et inconvénients». Ces derniers ont formulé quelques recommandations dont entre autres, le renforcement des capacités des jeunes réalisateurs par la multiplication des rencontres de formation pour une parfaite maîtrise des outils de production et de l’art du cinéma afin de les rendre professionnels. Ils ont aussi émis le vœu de la mise sur pieds d’un fonds de soutien à la production dans l’espace CEDEAO et l’élaboration d’une politique culturelle commune à travers la mutualisation des connaissances, des techniques et des moyens de production.