Dans le but d'éradiquer la nébuleuse de Boko Haram, le Parlement nigérien a adopté mercredi à l'unanimité un projet de loi portant renouvellement de l'état d'urgence tous les 3 mois dans la région de Diffa. L'état d'urgence a été initialement instauré le 10 février dernier par décret présidentiel dans la région de Diffa pour une durée de 15 jours, puis prorogée de 3 mois par une loi adoptée par le Parlement le 27 février. Ce nouveau projet de loi a été adopté pour permettre une plus grande flexibilité au pouvoir public dans la gestion de certaines crises dont la résolution nécessite la prorogation de l'état d'urgence pour de courtes durées renouvelables. Selon le ministre nigérien en charge de l'Intérieur, M. Hassoumi Massaoudou, l'adoption de ce projet ne signifie pas une reconduction tacite de la mesure, mais "chaque 3 mois le gouvernement soumettra au Parlement un projet de loi pour le renouvellement de l'état dans la zone concernée" en cas de nécessité. En effet, depuis le 6 février dernier, les localités nigériennes de Bosso et Diffa, toutes frontalières avec le Nigéria, subissent des attaques à répétition du groupe islamiste Boko Haram, à partir de ses positions nigérianes. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger, appuyées des forces armées tchadiennes, ont su contenir ces attaques et engagé le 8 mars dernier une offensive d'envergure en territoire nigérian qui a fait plus de 500 tués dans les rangs de Boko Haram et abouti à la libération des villes nigérianes de Doutchi Damasak, deux bastions de la secte.