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Boko Haram, une insurrection qui déstabilise la région du lac Tchad
Publié le samedi 28 mars 2015   |  AFP


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© AFP par OLATUNJI OMIRIN
Des réfugiés du Camp de Kabalewa fuyant les attaques de Boko Haram
Vendredi 13 mars 2015. Niger


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A coups de massacres et de conquêtes territoriales dans le nord-est du Nigeria et de raids meurtriers dans les pays voisins --Cameroun, Tchad et Niger--, Boko Haram a déstabilisé la région du lac Tchad, perturbant les échanges économiques.

Si les insurgés islamistes ont subi de sérieux revers depuis le lancement d'une opération militaire régionale début février, toute la zone reste très fragilisée, en particulier sur le plan humanitaire.

- NIGERIA

Berceau de Boko Haram, le Nigeria - qui vote samedi pour des élections présidentielle et législatives - est logiquement le pays le plus touché.

La violence affecte le commerce, notamment l'agriculture. Nombre de paysans n'ont pu semer ni récolter. Dans l'Etat de Borno, fief du groupe depuis 2009, "seulement 20% du territoire agricole a pu être cultivé la saison dernière", provoquant un "énorme déficit" de nourriture, selon le coordonnateur humanitaire régional de l'ONU pour le Sahel, Robert Piper.

Conséquence: le nord-est du pays est confronté à de graves pénuries alimentaires. Les besoins humanitaires s'élèvent à 922 millions d'euros pour cette année, selon M. Piper.

L'insécurité a également interrompu l'exploitation de pétrole sur les rives du lac Tchad et a quasiment paralysé les échanges commerciaux avec ses voisins du lac. Toutefois, l'essentiel des réserves et de l'extraction du brut nigérian se concentre dans le sud du pays, très loin du champ d'action de Boko Haram.

Depuis 2009, l'insurrection et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13.000 morts au Nigeria et plus de 1,5 million de déplacés.

- CAMEROUN

L'extrême nord du Cameroun, frontalier des bastions de Boko Haram, est devenu sa deuxième cible. Au début avec de petites incursions et des enlèvements ciblés, ensuite avec des attaques meurtrières et des enlèvements de masse. Les zones frontalières se sont dépeuplées, les populations craignant les attaques. L'économie et le commerce dans la zone des trois frontières (Cameroun, Tchad, Nigeria) sont très affectés. Le Cameroun a engagé l'élite de son armée contre les islamistes, grévant ses finances publiques.

- TCHAD

"Nos échanges commerciaux avec le Cameroun et le Nigeria sont quasiment interrompus, du fait de la crise sécuritaire sans précédent que vivent ces deux pays voisins", s'alarmait début 2015 le président tchadien Idriss Deby Itno, jugeant menacés les "intérêts vitaux" du Tchad.

Il a déclenché début février une offensive terrestre au Nigeria contre les bastions islamistes à partir du Cameroun (puis une autre depuis le Niger).

Mais un mois et demi après le début des opérations miliaires, la route N'Djamena-Douala (Cameroun), débouché maritime vital pour ce pays enclavé, n'est toujours pas sécurisée et le trafic commercial reste faible. Le commerce, les ressources et l'activité économique du lac Tchad sont stratégiques pour N'Djamena, qui n'est en outre située qu'à une cinquantaine de kilomètres des fiefs de Boko Haram.

Si l'insurrection reste encore loin de l'oléoduc acheminant le pétrole tchadien au port de Kribi, au Cameroun, les Tchadiens ne veulent pas voir le pipeline coupé.

Et comme pour le Cameroun, la guerre contre Boko Haram coûte cher au Tchad, qui doit aussi faire face à l'arrivée de milliers de réfugiés.

- NIGER

Le Niger, qui a également engagé son armée au Nigeria, subit lui aussi le contre-coup économique des attaques islamistes. Comme pour le Cameroun et le Tchad, les échanges commerciaux avec le géant nigérian, première économie d'Afrique, sont en chute depuis l'expansion des islamistes jusqu'à la zone frontière entre les deux pays.

Le Niger, où sont stationnées des troupes françaises et américaines, est un très vaste pays aux frontières poreuses.

Réfugiés, déplacés internes: il est lui aussi confronté à une situation humanitaire difficile dans le sud-est de son territoire.

Courant février, la région de Diffa, capitale provinciale du sud-est du pays, elle-même visée par des attaques de Boko Haram, abritait 125.000 réfugiés venus du Nigeria dans des conditions "déplorables" selon les Nations unies.

ONU et ONG ont repris fin février leur travail auprès de ces personnes très démunies.

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