La désagrégation annoncée et prononcée du MNSD Nassara gagnerait-il aussi le tout jeune parti du Président Hama Amadou, à savoir le LUMANA FA ?
On le savait depuis le début du pouvoir de la 7ème République que toute la politique du PNDS Tarraya était de jouer des coudes pour arriver ou à démanteler ou à éparpiller les forces de son principal et solide 1er opposant qui n’est autre que le MNSD Nassara. En effet, malgré l’appui du LUMANA FA au 2ème tour, le PNDS a su mesurer les forces de ce géant dont l’électorat s’était davantage consolidé et renforcé derrière son leader charismatique Tandja Mamadou. Dans certains coins du pays, la seule photo de Tandja Mamadou avait suffi à convaincre ses troupes de rester encore fidèle à ce parti. Avec l’appui inattendu des militants CDS de la région de Zinder surtout, le MNSD a failli sérieusement déjouer tous les pronostics pour renvoyer une fois de plus le PNDS Tarraya à l’opposition.
En effet, n’eut été le vote sans précédent des militants de la région de Tahoua, Mahamadou Issoufou aurait encore échoué aux dernières échéances présidentielles. C’est donc conscient de cet état de fait, des chances restées quasi intactes du MNSD que le PNDS aurait logiquement programmé un plan de déstabilisation du part de Seini Oumarou. Qui est con ? Comme le disent les Ivoiriens. C’est dans la droite ligne des visées du président Issoufou Mahamadou de tout faire pour non seulement éparpiller les forces du MNSD mais aussi pour s’attirer la sympathie d’une des parties qu’il aurait réussi à faire quitter le MNSD. C’est aujourd’hui chose faite avec non seulement ces 10 députés MNSD acquis à sa cause mais aussi ces ministres qui ont décidé de se cramponner au pouvoir, au gouvernement d’union nationale malgré l’avis opposé de leur état major.
A ce stade, on ne fera que saluer l’ingéniosité du Président Issoufou et de ses troupes. Ne pas le faire serait vraiment perçu comme une sorte d’amateurisme et même de naïveté pour le président Issoufou Mahamadou. Chemin faisant, si donc le MNSD Nassara a été entamé dans ses forces, qui désormais pourrait faire obstacle au PNDS Tarraya dans l’optique du second mandat ? C’est alors que logiquement apparait le LUMANA FA de Hama Amadou. A ce niveau, deux questions se seraient posées au président Issoufou Mahamadou : Faudrait-il laisser intacte les chances du LUMANA FA qui est au pouvoir et qui, petit à petit était en train de se consolider ? Car le Président Issoufou Mahamadou savait très bien que le désagrégement du MNSD ne lui profiterait pas seulement à lui seul.
En effet, si jamais le MNSD était mis en branle, très certainement certains militants choisiraient non pas d’aller avec lui mais plutôt avec leur subterfuge d’antan, à savoir Hama Amadou. Ceci voudrait dire tout simplement qu’au moment où Issoufou Mahamadou se serait débarrassé du MNSD, dans le même temps, il serait en train de créer une deuxième force, d’ailleurs beaucoup plus forte et dangereuse que le MNSD. Car le LUMANA FA, déjà comme allié, lui donnait du fil à retordre. Et s’il devenait la seconde force susceptible de s’opposer à lui ? Et sachant que de l’autre côté le CDS de Mahamane Ousmane était déjà en odeur de sainteté avec Hama Amadou, les menaces restaient non seulement sérieuses mais aussi beaucoup plus tangibles qu’avec le MNSD. Alors, de là s’est posée la seconde question au président Issoufou Mahamadou :
faudraitil ou pas sévir contre le LUMANA FA, sachant très bien que l’opinion publique percevrait cet acte comme une sorte de trahison contre celui qui l’a aidé à accéder au pouvoir ? Cette question, le Président Issoufou n’a pas mis du temps à lui trouver une réponse appropriée. En effet, face aux tumultes qui ont jalonné le parcours de deux années des deux principaux alliés, surtout face au glas qu’auraient sonné les agissements de Hama Amadou qui auraient entrepris des consultations avec les partis de l’opposition pour mettre le président Issoufou en cohabitation, le PNDS Tarraya a tout simplement choisi d’oeuvrer contre les intérêts de son principal allié en le poussant hors de la mouvance au pouvoir. Ainsi, agir de la sorte pour le PNDS était perçu comme la réponse du berger à la bergère, Hama ayant lui-même déjà agi dans ce sens.
Sans donc le savoir, Hama Amadou serait tombé en plein dans le plan machiavélique de sa liquidation prévue et programmée par le PNDS Tarraya. Pas de sentiment en politique !
